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L'ancien hôpital Saint-Julien

1588-1900

 

Extrait de « LES FONDATIONS HOSPITALIERES A NANCY » par J-P. GRILLIAT

HISTOIRE DES SCIENCES ET TECHNIQUES EN LORRAINE

Encyclopédie illustrée de la Lorraine – Ed. Serpenoise

 

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A partir de 1588, on construisit un nouvel hôpital Saint-Julien qui devint opérationnel à partir de 1590. Il se situait sur le territoire compris actuellement entre la place Stanislas et la cathédrale ; une rue porte toujours le nom de Saint-Julien.

A proximité se fixèrent bientôt les sœurs de la congrégation de Saint-Pierre Fourier, les deux établissements étant séparés par la rue de la Congrégation, devenue rue de la Constitution et aujourd'hui rue Maurice Barrès. Pour assurer des ressources régulières au nouvel hôpital, Charles III décida « que le meilleur et principal habit que chaque habitant de Nancy - bourgeois ou manant - aurait à l'heure de son décès serait donné à l'hôpital Saint-Julien par la veuve ou les héritiers ».

Le duc eut aussi recours au système des indulgences ; c'est ainsi que le pape Clément VIII, à la demande de Charles III et par bulle du 4 novembre 1604, attribuait une indulgence plénière aux malades de Saint-Julien qui, à l'article de la mort, après s'être confessés et avoir communié, invoqueraient le nom de Jésus. Surtout, les visiteurs qui iraient voir les malades et feraient don à l'hôpital, pourraient bénéficier d'une indulgence de quarante jours.

L'administration de l'hôpital fut modifiée ; comme précédemment, deux bourgeois étaient désignés par la cité comme surintendants, mais en plus, deux gouverneurs fonctionnaires, également désignés par la cité, administraient l'établissement sous la surveillance quotidienne d'un économe.

Hommes et femmes étaient hospitalisés séparément. Les femmes plus ou moins valides s'occupaient des petits enfants. Les enfants plus grands recevaient une ébauche d'instruction. La capacité hospitalière était de l'ordre de deux cents malades, étant entendu que les pauvres étaient admis préférentiellement.

L'hôpital Saint-Julien vécut difficilement les contrecoups des occupations françaises du XVIIème siècle : d'une part baisse des revenus, d'autre part sollicitations considérablement majorées du fait de la misère, la famine et la peste. De retour sur ses terres, Charles IV réorganisa l'administration hospitalière. Trois directeurs, nommés par le prince, étaient désormais à sa tête ; en principe un ecclésiastique, un conseiller à la Cour, un avocat. Avec Léopold, la Lorraine retrouva de meilleures conditions d'existence et la vie hospitalière en profita.

Mais le grand événement fut l'arrivée à Saint-Julien des sœurs de Saint-Charles dont la congrégation générale venait d'être créée à Nancy et qui avaient déjà leur propre hôpital Saint-Charles. Elles étaient deux sœurs en 1702, puis sept au milieu du siècle et remplissaient, en particulier, les fonctions d'économe et de préposée à la pharmacie.

Sous Stanislas furent créés de nouveaux lits de donation, mais surtout une structure particulière, dépendant de Saint-Julien et destinée à assurer l'éducation d'orphelins : douze garçons et douze filles, tirés au sort, étaient pris totalement en charge, quasi embrigadés sous l'uniforme et bénéficiaient d’une instruction et de l’apprentissage d’un métier manuel. A la sortie, ils recevaient une dotation et l'administration hospitalière était chargée de leur trouver une place professionnelle. Stanislas fit construire à sa charge un corps de bâtiment spécial dit « bâtiment royal ». Saint-Julien continuait, par ailleurs, à fonctionner comme un établissement hospitalier de l'époque, mais progressivement l'habitude se prit d'adresser les sujets actifs à l'hôpital Saint-Charles et les enfants et sujets âgés à Saint-Julien. Ainsi, à la veille de la Révolution, l'hôpital Saint-Julien était devenu une maison pour les personnes âgées nécessiteuses et par ailleurs un orphelinat.

Durant la Révolution, l'hôpital continua à fonctionner selon les mêmes principes, les trois directeurs restèrent à leurs postes jusqu'à la Terreur et furent remplacés par un officier communal. Les sœurs restèrent également malgré quelques tracasseries ; elles durent abandonner leurs habits religieux et ne suspendirent leurs activités que pendant quelques mois au début de 1795. Quant à l'église de l'établissement, elle fut momentanément transformée en salle de réunion populaire. La fondation des Orphelins de Stanislas disparut dans la tourmente, de sorte que, au début du XIXe siècle, Saint-Julien était devenu uniquement un établissement de retraite pour les personnes âgées, soit hôtes payants, soit dépendantes de la charité publique.

Après la guerre de 1870, la municipalité de Nancy envisagea de transférer le second hôpital Saint-Julien, devenu insalubre, dans un nouveau quartier. Elle se fixa sur le terrain de l'ancien cimetière Saint-Nicolas, situe au-delà de la porte de la nouvelle ville et à proximité de l'établissement des enfants trouvés et surtout du terrain où l'on construisait le nouvel hôpital de soins.

 

                         

 

                      Entrée principale Pierre Fourier                  Entrée de la Chapelle                     Façade sur la rue Saint-Julien

  

                                                        

 

          Façade sur la rue Pierre Fourier                                        Pavillon royal - Façade sur la rue St-Julien             

 

                                                            

 

                            Vue prise de la rue de la Constitution                                          Vue intérieure de la Chapelle

                       

       

 

                         Façade au fond de la première Cour                          Première cour                                            Première cour                          

 

         

 

                         Pavillon royal – Façade intérieure               Bâtiment des hospitalisés                                 Seconde Cour

                                                                                                                                                          Seconde Cour, faisant face au Pavillon royal

                                                                                                                                                                            Au fond la cathédrale

 

                                      

 

                                 Cour longeant les maisons de la rue Saint-Georges                                  Vue  intérieure à vol d’oiseau   

 

 

                           

 

                           Emplacement après démolition (vers l’Hôtel de Ville)            Emplacement après démolition (vers la Cathédrale)