CHASSAGNE Jean-François

1946-2022

` sommaire

 

Professeur de chirurgie maxillo-faciale, le professeur Jean-François CHASSAGNE avait contribué au renouveau de la semaine médicale de Lorraine et accepté la lourde et difficile tâche de responsable du Département d’information médicale du CHU à sa création. 

 

Homme discret il avait participé très activement à la création des liens entre la Faculté de Médecine de Nancy et la Médecine Roumaine.

 

ELOGE par le Professeur M. STRICKER

Jean-François CHASSAGNE a quitté la scène, qu'il dominait, tel le hussard d'Hugo, par sa haute taille. Homme à facettes, il donnait libre cours à ses multiples talents, mais s'avérait difficile à cerner, une apparence trompeuse préservant son jardin secret, faux taiseux, faux timide, faux indifférent mais véritable humaniste, chirurgien soucieux des patients, enseignant des étudiants et des apprentis chirurgiens, il était défini par tous comme le gentil Jean-François.

Doté d'une puissance de travail jamais pris en défaut, il évoluait avec aisance, de l'informatique à la littérature, volontiers dédiée à l'histoire, voire à la science fiction.

Jean-François et moi avons décliné une longue trajectoire professionnelle, sans aucune anicroche, dans une relation très forte quasiment filiale, dans une étroite communauté de pensées et d'action, ainsi qu'une complémentarité entre un scientifique avéré et un littéraire égaré en médecine. Dans cette longue quête, nous avons arpenté bien des contrées et en ces temps ukrainiens, j'ai une pensée particuliète pour Odessa.

Féru d'histoire, bridgeur amateur de gamblings, grand lecteur très éclectique, il vivait sa vie de manière intense, dans un nuage de fumée bleue, rançon de sa perpétuelle relation conflictuelle avec la cigarette. Victorieux à la Pyrrhus dans le domaine vasculaire, car quasi miraculé d'accidents cardiaques à répétition, il fut rattrapé par l'omniprésente cigarette de façon indirecte et sournoise, par le biais d'une tumeur maligne.

Dans la sphère familiale, il était inféodé à un père, expatrié outre atlantique, bridgeur lui aussi et haut fonctionnaire polyglotte venu savourer ses vieux jours en Lorraine. S'il a eu comme d'aucuns, un côté sombre, je n'en fus jamais témoin, mais quelqu'il en eut été, il ne méritait pas ccette fin de vie cahotique et invalidante affrontée avec courage et détermination. Jean-François a laissé sa trace dans cette poussière et sa descendance peut être fière de lui.

Pour ma part , pour diverses raisons je n'ai guère pu lui venir en aide sur la fin à mon grand regret. Où qu'il soit à cette heure qu'il y repose en paix.