DROUIN Pierre

1939-2002

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ELOGE FUNEBRE

Le Professeur Pierre DROUIN n'aimait ni les discours ni les honneurs. Il avait cette pudeur et cette humilité de l'homme d'action. Et pourtant, il me faut maintenant lui rendre hommage pour ce qu'il était et ce qu'il a fait, pour son épouse et pour sa fille et pour nous tous ses collaborateurs.

Il n'aurait pas aimé que je vous raconte sa vie. Ses collègues savent bien qu'il fut un grand Président de l'ALFEDIAM. C'est un peu grâce à lui que cette Société savante s'est impliquée de façon croissante dans ses missions de santé publique comme l'a souligné son président actuel, le Professeur Bernard CHARBONNEL.

Successeur du Professeur Gérard DEBRY dont il fut le bras droit pendant 20 ans, il avait fait de son service un des plus grands centres français de diabétologie. Son objectif principal a toujours été en effet de soigner le mieux possible les malades qui lui étaient confiés et ceci en dépit de ses multiples activités scientifiques et des contraintes administratives.

Permettez-moi de vous rappeler quel homme fut Pierre DROUIN.

Personnalité charismatique, il avait le génie du mot et savait captiver son auditoire quelque soit le public. Peut-être un jour écrirons-nous un dictionnaire des citations de Pierre DROUIN ; Jeune interne je l'entendais s'exclamer dans les couloirs : « Vous n'avez plus qu'à prier Sainte Rita ». J'ai appris plus tard que c'était la patronne des causes désespérées.

Esprit brillant, homme de synthèse, il savait résumer simplement les phénomènes les plus complexes. Les explications confuses, les discours embrouillés ne résistaient pas longtemps à sa perspicacité intellectuelle. Il avait également cette fameuse intuition qui lui permettait de trouver le point faible ou le chaînon manquant.

C'était un esprit libre, admiré par ses amis et probablement craint par ses ennemis car redoutable débatteur. Esprit libre, il savait défendre ses convictions sans craindre d'aller à contre-courant. L'homme était quelque peu secret. Il communiquait son dynamisme et son énergie à sa garde rapprochée d'amis et de collaborateurs. Il avait la réputation d'être un homme sévère mais derrière cette façade se cachait une personnalité extrêmement sensible qui savait percevoir les sentiments profonds.

Maître de son temps, Pierre DROUIN prenait toujours les décisions quand il avait décidé de les prendre mais il savait écouter et finalement contrairement aux apparences il se laissait influencer par les bons arguments. Jusqu'au  bout il a refusé la maladie et a dirigé son service et le centre d'investigations cliniques comme s'il n'était pas malade. Et pourtant, il se savait condamné car d'une extrême lucidité.

Comment d'écrire en peu de mots Pierre DROUIN. Il fut ce qu'on appelle encore un Maître. Ne reconnaît-on pas d'ailleurs un Maître au nombre de ses élèves. Nous sommes là, vous êtes là, pour en témoigner.

Professeur O. ZIEGLER