GARCIA Jean-Louis 

1948-2020

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HOMMAGE FUNEBRE

Jean-Louis GARCIA est né en juin 1948 à Oran en Algérie, d'un père Pied-noir et d'une mère lorraine. Rapatrié en France en 1962 avec ses parents, il intègre le collège-lycée Saint-Sigisbert à Nancy, où il obtient son Baccalauréat « Maths Elém » en 1965. D'abord tenté par l'École nationale des chartes, il suit finalement une autre voie en entrant à la Faculté de médecine de Nancy. Il obtient son concours d'internat en 1972 et épouse en 1973 Nicole Dehlinger, future pédiatre, avec qui il aura trois enfants. Il accomplit son internat à Reims, essentiellement au service de Rhumatologie du Professeur Jacques Gougeon, initiateur de son « aventure ostéopathique ». Chaque semaine durant un an, celui-ci l’envoie se former à l'Hôtel-Dieu de Paris auprès du Docteur Robert Maigne, qui dirige le premier enseignement universitaire de médecine manuelle et fonde en 1955 le Syndicat National des Médecins Ostéothérapeutes Français (SNMOF).

Jean-Louis obtient son diplôme de médecine manuelle en 1975. De retour à Nancy, pour un clinicat de 2 ans chez le Professeur Gérard CUNY, qui l' encourage vivement, il ouvre une consultation de médecine manuelle au CHU de Brabois, avant de s'installer en rhumatologie et médecine interne en 1980. Sa thèse sur les manipulations cervicales, soutenue en 1977, servira de référence à son enseignement. Très vite reconnu  pour l’excellence de son diagnostic clinique, sa dextérité et son sens de la pédagogie, il devient moniteur à l'Hôtel-Dieu. Pratiquant avec compétence et conviction la médecine manuelle, il œuvrera toute sa vie pour sa défense et son développement.

En 1988, il est ainsi élu président du SNMOF, qui devient en 1996, après un vif débat, le SMMOF (Syndicat de Médecine Manuelle - Ostéopathie de France). Il exerce son mandat durant 20 ans, puis poursuit son engagement comme vice-président. Il y défend haut et fort la pratique des manipulations par les médecins, seuls aptes à réaliser un diagnostic médical, mais en 2001 la loi Kouchner ouvre cette pratique aux non professionnels de santé.

Lors de son mandat à la tête du syndicat, il incite les facultés à créer des DIU de médecine ostéopathique et participe aux travaux du Collège des Enseignements de Médecine Manuelle-Ostéopathie (CEMMO). Il fut notamment l’initiateur du CEMMOR à Reims.

En 2015, il est également membre, et un temps président, de la Société Française de Médecine Manuelle Orthopédique et Ostéopathique (SFMMOO).

Il est encore, pendant un mandat, membre du conseil départemental de l’ordre des médecins de Meurthe et Moselle.

Dans les années 1980, il est aussi un des maîtres d’enseignement au sein du GEMME 55, Groupe d’Étude de Médecine Manuelle de Meuse.

Fréquemment sollicité par des groupes associatifs de médecine, en France et à l'étranger, il dispense son enseignement avec beaucoup de talent et de plaisir lors de séminaires et congrès divers, ainsi qu’à la faculté de Créteil aux étudiants ou encore, ces dernières années, à la faculté d'Alger, où il renoue avec bonheur avec ses racines méditerranéennes.

Très cultivé, Jean-Louis était un grand passionné d’histoire, d’archéologie et du monde maritime, également ouvert aux cultures et philosophies orientales. Ses talents culinaires et son coup de crayon, aussi bien pour illustrer ses cours de médecine que pour croquer avec humour le genre humain, faisaient l’unanimité.

Jean-Louis GARCIA est parti le 23 septembre 2020, en pleine préparation des cours d'ostéopathie qu'il s'apprêtait à dispenser la semaine suivante à Créteil et à Reims. Les nombreux hommages de ses collègues, de ses élèves et de ses amis témoignent de sa personnalité, riche et attachante.

Pour ma part, je perds un ami cher et pense avec affiction à toute sa famille, sa femme et ses enfants.

Professeur B. LEGRAS

 

« Quelle tristesse, quelle peine d'apprendre le départ brutal de Jean-Louis ! Compagnons de route pendant plus de 30 ans, nous avons créé ensemble le DIU de MMO de Reims à la demande de Jean Claude Etienne sous l’égide de Jean Paul Eschard.  Jean-Louis était le fer de lance de tous les combats, pour promouvoir et enseigner la médecine manuelle, l'une de ses passions. Nous lui devons tous beaucoup. »

Dr François Maréchal