HARTEMANN Pierre

 

1925-2014

 

` sommaire

 

I -  TITRES UNIVERSITAIRES

Etudes de Médecine à la Faculté de Nancy, à l'exception d'une première année à l'Ecole de Médecine de Dijon en 1944-45.

Scolarité classique marquée par l'Externat des Hôpitaux de Nancy en 1946, l'Internat en 1949 et la thèse de Docteur en Médecine en 1953 consacrée à l'étude de la méningo-encéphalite des uvéites chroniques à virus.

 

Nommé Chef de Clinique Neurologique en 1952, puis Médecin Assistant des Hôpitaux du Centre Hospitalier Régional de Nancy en 1954,

Reçu à l'Agrégation de Médecine Générale en 1955.

Chargé d'enseignement (Séméiologie et Propédeutique Médicales) en 1956

Reçu au concours de Médecin des Hôpitaux de Nancy en 1958.

Intégré comme Maître de Conférences Agrégé, Médecin des Hôpitaux, Chef de Service affecté au CHU de Nancy en 1961,

Nommé professeur titulaire responsable de l'enseignement de la Pathologie Médicale à la Faculté de Nancy en 1964.

 

Chef de service de Médecine Générale à l'Hôpital Maringer en 1965,

Chef de service d'Endocrinologie et Médecine Générale (Hôpital Maringer puis Hôpital de Brabois) en 1969.

Titulaire de la chaire de Clinique Médicale et Endocrinologique de la Faculté de Médecine de Nancy en 1976, jusqu'à la retraite en 1991.

 

II - TRAVAUX SCIENTIFIQUES ET PUBLICATIONS

Ils peuvent être classés en deux périodes :

- la première concerne essentiellement la séméiologie et la pathologie du système nerveux

- la seconde après réussite à l'agrégation est consacrée préférentiellement à l'endocrinologie clinique, tant pour l'enseignement des étudiants que pour la pratique hospitalière

 

III - FONCTIONS ADMINISTRATIVES

- Expert clinicien pour les essais pharmaceutiques en Médecine Interne,

- Membre du Conseil d'Administration de la Société Française d'Endocrinologie et Vice-Président de la Société en 1970,

- Membre élu du Conseil de la Faculté B de Médecine de Nancy (1971-76) et Vice-Doyen de la Faculté B chargé du budget (1974-76),

- Membre titulaire de la Commission Nationale d'Appel de qualification en endocrinologie et maladies métaboliques à partir de 1975, au titre de représentant du Conseil National de l'Ordre des Médecins.

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Article de L'Est Républicain - 20 juillet 2014

Pierre Hartemann, professeur de médecine à Nancy, s'est éteint à l'âge de 88 ans

Il fut un pionnier de l'endocrinologie

La médecine lorraine a perdu une de ses figures marquantes avec le décès de Pierre Hartemann. De 1964 à 1991, année de sa retraite, il enseigna la pathologie médicale à la faculté de Nancy, tout en dirigeant le service d'endocrinologie et médecine interne à l'hôpital Maringer à Nancy, puis au CHU à Brabois. Ses anciens élèves, dont l'actuel chef du service d'endocrinologie le Pr Georges Weryha, gardent le souvenir de « sa compétence, son autorité morale, sa disponibilité, son humanisme et sa gentillesse ». Il faisait partie de ces médecins généreux qui refusaient de faire payer les consultations aux pauvres et qui, encore jeune praticien n'hésitaient pas à se déplacer pour prodiguer des soins à toute heure de la nuit. Un engagement que cet officier de réserve (avec le grade de « médecin principal de l'armée »), croyant et pratiquant, conjuguait avec ses travaux scientifiques et ses publications sur la pathologie du système nerveux et l'endocrinologie clinique.

Précurseur dans la qualité des soins

Mais Pierre Hartemann ne fut pas seulement un grand professeur, vice-président de la Société française d'endocrinologie et vice-doyen de la faculté de médecine de Nancy, il se révéla également un précurseur dans le domaine de la qualité des soins. A l'époque où les hôpitaux facturaient les journées et gardaient au maximum leurs malades, il organisait au mieux l'hospitalisation de ses patients afin qu'ils restent le moins longtemps possible loin de chez eux. Pas question pour lui de transiger avec sa conscience…ni avec la loi ! C'est ainsi que dans les années 80, cet amoureux des jardins batailla juridiquement de longues années contre un agent immobilier qui avait facilité la construction illégale d'une maison dans un cœur d'îlot de la rue des Bégonias, où le Pr Hartemann demeurait depuis 1951 ; cela après avoir parcouru la France au gré des affectations de son père Georges, militaire et ingénieur.

C'est à Dijon, en première année d'école de médecine, que Pierre Hartemann avait rencontré Suzanne, alors étudiante en lettres classiques. Il l'épousera en 1948. Trois enfants (puis 7 petits-enfants et 5 arrière-petits-enfants) viendront égayer le foyer : en 1949 Philippe, aujourd'hui professeur de santé publique à la faculté de médecine de Nancy, en 1953 Marie-Françoise, professeur de français en Allemagne, et dix ans plus tard Jean-Louis, professeur d'histoire-géographie à Rambervillers dans les Vosges. Des enfants qui tous exercent des métiers en relation avec les passions de leur père et mère : si Suzanne était une littéraire, « férue de versions grecques et latines », Pierre Hartemann, né à Mulhouse le 5 septembre 1925, s'intéressa toute sa vie à l'Histoire. Peut-être parce que sa famille avait été coupée en deux par la guerre de 1870. Son grand-père franchit la frontière cette année-là pour s'installer médecin juste de l'autre côté de la zone annexée à Fraize dans les Vosges.

Pierre Hartemann, qui restera dans le cœur et la mémoire de tous ceux qu'il avait soignés et à qui il avait enseigné, a été inhumé au cimetière de Préville à Nancy aux côtés de son épouse Suzanne, décédée en septembre 2008.