MICHEL Eugène

1819-1883

` sommaire

Texte extrait de "Un siècle de chirurgie à NANCY (1874-1974)" par A. BEAU - Numéro Spécial du Centenaire de la Revue (1874-1974) Annales Médicales de Nancy

C'est le Professeur Eugène Michel, qui fut appelé à succéder au Professeur Simonin. Né à Saulx (Haute-Saône) en 1819, c'est à Strasbourg d'abord puis à Paris qu'il fit ses études médicales. Docteur en médecine en 1841, il s'installe comme praticien à Besançon. En 1846, la chaire de physiologie de Strasbourg est déclarée vacante et un concours s'ouvre dont Kuss sort victorieux. Michel, qui s'était présenté, fit preuve de qualités remarquables lors des épreuves de ce concours. En 1847, il est reçu après concours chef des travaux anatomiques et deux ans plus tard, il passe brillamment le concours d'agrégation d'anatomie et de physiologie.

Passionné de recherches, il rédige alors un volumineux traité intitulé « du microscope, de ses applications à l'anatomie pathologique, au diagnostic et au traitement des maladies ». Mais, malgré ses aptitudes d'observateur, c'est vers la chirurgie qu'il s'oriente, rédigeant plusieurs importants mémoires dans ce domaine. En 1856, Michel est nommé professeur de médecine opératoire.

Orateur brillant, possédant une large érudition, Michel va dispenser un enseignement remarquable souligné par des nombreuses publications : origine, développement et classification des tumeurs (1866), contribution à l'étude des embolies capillaires de l'artère pulmonaire à la suite de congélation du pied (1867), etc. En plus de la médecine opératoire, Michel était chargé de la clinique des maladies syphilitiques et cutanées, discipline qui alors était toujours confiée à des chirurgiens.

En 1872, Michel vient reprendre à Nancy l'enseignement de la médecine opératoire jusqu'en 1879, date à laquelle il passe, par mutation, à la direction de la clinique chirurgicale A. Sa réputation comme opérateur depuis longtemps acquise, il ne tarda pas à attirer de nombreux malades à son service. Opérant avec précision et méthode, il cherchait toujours à minimiser le traumatisme opératoire et obtenait ainsi de beaux succès. La maladie vient malheureusement briser sa carrière, il est emporté le 30 avril 1883 après avoir dirigé, quatre ans à peine, la clinique chirurgicale.