PERRIN Maurice  

1875-1956

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Texte extrait de " Les cliniques médicales" par P. LOUYOT - Numéro Spécial du Centenaire de la Revue (1874-1974) Annales Médicales de Nancy

Maurice Perrin, licencié es-Lettres à 19 ans (philosophie), nommé Interne des Hôpitaux en 1898, Aide de Clinique en 1900, Docteur en Médecine en 1901 (thèse sur les Polynévrites). Il contribue, dès 1899, aux Annales de Clinique médicale de Bernheim. En 1903, à peine nommé Chef de clinique médicale, il est admissible au concours d'agrégation, mais n'obtient le grade d'Agrégé qu'en 1910. Il est affecté alors à la Clinique de la Tuberculose, poste hospitalier qu'il tiendra pendant un quart de siècle. En 1925, il est nommé titulaire de la chaire de thérapeutique et Pharmacologie, et enfin accède à la Clinique médicale en 1936.

L'oeuvre de Maurice Perrin est considérable ; au moment du Concours d'agrégation, on dénombre déjà plus de 200 communications touchant absolument à tous les domaines, dont de nombreux textes occupant les pages de la Revue médicale de l'Est. Certaines d'entre elles méritent d'être revues et méditées : le 12 juillet 1904, il expose ses résultats obtenus dans le traitement de l'anémie des cirrhotiques par l'extrait de foie, sujet sur lequel il est revenu à diverses reprises, notamment, au Congrès Français de Médecine en 1907. Maurice Perrin est le véritable père de l'hépatothérapie, 21 ans avant Murphy ; malheureusement, ses travaux, n'ont pas retenu l'attention (ils n'avaient pas eu les honneurs de la presse anglo-saxonne !)

Comme ses prédécesseurs, Maurice Perrin s'intéresse beaucoup aux infections, mais sa curiosité de toutes choses peut être soulignée par quelques titres de communications, tels que : « Ostéomalacie sénile », « l'hygiène et les tramways de Nancy », « étude sur le venin d'abeilles », « comment améliorer la patiente », « les leucocytes chez les cirrhotiques », « à propos du lancement d'un produit pharmaceutique (considérations financières et déontologiques) », etc...

Plus soucieux d'être utile et serviable que de la vaine gloire d'exposés savants... et caducs, Maurice Perrin porte intérêt à tout ce à quoi et à qui on peut apporter un appui ou un remède efficaces. Avant Santenoise, avant Louis Merklen, intéressé dès les premiers travaux de la Source Lanternier à Nancy-Thermal, il introduit la crénothérapie dans son cours de thérapeutique, et à titre de travaux pratiques, organise des « voyages d'étude médicale » dans les centres thermaux et climatiques, méthode d'enseignement fort appréciée des élèves.

Maurice Perrin laisse le souvenir d'une grande bonté, d'une grande indulgence aussi vis-à-vis de certaines critiques dressées contre lui : malgré la peine qu'il en a ressenti, son sens de la charité l'a engagé au silence. Bon pour ses malades, ne se départissant pas de son sourire, de son abord serviable, Maurice Perrin donne l'exemple d'un homme de bien et d'un travailleur laborieux.