` sommaire

Introduction

 

par A. LARCAN et C. VUILLEMIN

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les activités hospitalo-universitaires à Nancy (1975-2005)

 

Les traditions médicales lorraines et plus spécialement nancéiennes sont importantes et ceci dès le XVIème siècle, même si Paris et Montpellier ont sur ce plan une histoire plus riche et plus longue.

La création d’une Faculté de Médecine à Pont à Mousson (1572) puis celle des Collèges Royaux de médecine et de chirurgie, le transfert de la Faculté à Nancy, la suppression des institutions universitaires pendant la Révolution puis leur recréation sous la forme d’une école de médecine jalonnent l’histoire de nos institutions hospitalières. Tout change de nature avec le « transfèrement » de la Faculté de Médecine de Strasbourg à Nancy en 1873, et la construction de l’Hôpital Central en 1884. 

 

En 1994, la revue médicale nancéienne « les Annales Médicales de Nancy et de l’Est » fêtait son centenaire et malgré quelques difficultés, rien ne laissait prévoir son déclin et sa disparition. Ce fut en effet une des dernières revues médicales françaises provinciales qui publiait des articles de qualité, acceptés, critiqués et revus par un comité de rédaction, reflétant bien les diverses activités du CHU. L’habitude des médecins de la région de recevoir la revue sans bourse déliée au-delà des membres de la Société de Médecine de Nancy, les préoccupations différentes, du « marketing » des maisons pharmaceutiques, le coût de l’édition, le classement INSERM adopté par le CNU des revues médicales défavorisant les revues françaises nationales, l’indifférence affichée ou même le mépris à peine dissimulé des parisiens pour les revues provinciales pourtant longtemps indexées, le refus de certains d’entre nous d’alimenter les colonnes de la revue m’ont amené* - en dépit des efforts de mes amis les Professeurs LAMY et Michel PIERSON et d'un soutien actif de la part de la direction du CHU - à mon corps défendant, à baisser pavillon.

Le numéro que nous avions conçu*, en tant que secrétaire de rédaction, sous l’égide du Professeur CHALNOT alors rédacteur en chef, demeure un des meilleurs témoignages, d’ailleurs toujours utilisé et cité de l’histoire de notre Faculté et de nos Hôpitaux Universitaires. Toutes les disciplines étaient représentées et l’iconographie de photographies des chefs de file disparus qui avait été regroupée garde une grande valeur, même si depuis, beaucoup des auteurs des rubriques ont à leur tour disparu et il conviendrait de leur rendre hommage.

 

Trente ans ont passé et les deux groupes hospitaliers principaux, Hôpitaux de ville et Hôpitaux de Brabois, se sont considérablement modifiés : constructions nouvelles, restructurations, créations de services, regroupements, etc

 

Le personnel médical et paramédical s’est également considérablement accru. Les techniques en imagerie, en endoscopie surtout, mais pas seulement, ont modifié les moyens de diagnostic et de traitement dans presque toutes les disciplines médicales et chirurgicales. Il convenait de fixer par écrit, en apportant toutes précisions datées et chiffrées, tous ces progrès qui sont bien connus de ceux qui y ont participé quotidiennement, mais qu’il faut parfois faire effort pour les mémoriser et les décrire.

 

Déjà en commun**, nous avions avec faste commémoré le centenaire de l’Hôpital Central. Nous avons voulu réaliser ici une étude globale des hôpitaux existants en demandant à un responsable, le plus souvent le plus ancien et de ce fait émérite ou honoraire, disposant de temps et du recul nécessaire, d’écrire ce qui lui paraissait essentiel en ce qui concerne sa discipline, en insistant particulièrement sur le personnel médical de niveau PU-PH, les locaux, les techniques, les axes de recherche, les résultats. Chacun s’y est mis avec ardeur se livrant parfois à des études très approfondies consultant leurs successeurs et anciens collaborateurs.

Finalement, aucune discipline ne manque à l’appel, même s’il a fallu pour les derniers arrivés battre le rappel à plusieurs reprises…

Nous avions voulu associer les établissements proches du CHU travaillant avec lui par convention : Maternité, Centre de Rééducation, Centre Alexis Vautrin. La Maternité a répondu favorablement ; le Centre de Réadaptation vient de publier une belle monographie sur un établissement en pleine restructuration à laquelle il conviendra de se référer ; le Centre Alexis Vautrin n'a pas répondu à cette sollicitation.

Le Professeur LEGRAS, dont la compétence informatique est remarquable nous a aidés au sein du Comité Historique des Hôpitaux de Nancy, récemment créé à l’initiative du maire de Nancy, Président du Conseil d’Administration André ROSSINOT et du Directeur Général du CHU. Nous tenons à l’en remercier ainsi que le secrétariat de la Direction Générale qui a bien voulu se charger des aspects matériels de la réalisation.

 

Il s’agit d’un document de nature historique, multidisciplinaire regroupant les disciplines médicales, chirurgicales, mixtes et diverses permettant à chacun de prendre connaissance de sa propre spécialité et aussi et surtout de la spécialisation du voisin. La tranche de vie hospitalière étudiée est très riche et souvent très complexe dans de nombreux domaines.

 

Le CHU de Nancy a souvent été à l’origine d’études pilotes ou pionnières atteignant volontiers l’excellence dans presque toutes les disciplines. Il était bon de le rappeler à l’heure des comparaisons, de la compétition et même de la concurrence…

 

Nous remercions tous ceux qui se sont associés à ce travail collectif qui représente pour nous et nos successeurs le reflet de nos activités passées et présentes, mais aussi celui des projets et de la place du CHU de Nancy au sein des universités françaises et des CHU français, c’est-à-dire en dernière analyse notre raison d’être.

 

** A. Larcan et C. Vuillemin

* A. Larcan