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Plusieurs discours ont été prononcés le 24 Juin 1922, dans la cour d'honneur de l'Hôpital civil, pour l'inauguration du bas-relief du sculpteur J. Carl destiné à commémorer le souvenir des internes et anciens internes des hôpitaux de Nancy morts pour la Patrie. Les photos des discours de Meyer (Doyen de la Faculté), Mariot (Président des internes en exercice) et Krug (Vice-Président de la Commission médicale des Hospices) rappellent cet événement.

Discours du Docteur Ganzinotty

 Président de l'Association des Internes et anciens Internes de Strasbourg et de Nancy

24 Juin 1922

Discours suivi par celui du médecin inspecteur Georges, directeur du Service de Santé du 20e corps d'armée, ancien interne des hôpitaux de Nancy

Lorsque, le 2 août 1914, la France adressa son appel à tous ses enfants, notre salle de garde se vida, et plus de cent vingt de nos camarades, internes en exercice et anciens internes, firent leurs adieux à leurs familles et quittèrent hâtivement leurs foyers.

Six d'entre eux sont morts au champ d'honneur ou ont succombé à des maladies issues de la guerre. Douze ont été plus ou moins grièvement blessés sur les champs de bataille du front occidental. Huit ont contracté, en France ou dans le Proche-Orient, des maladies dont ils ne sont pas encore complètement remis.

Vous voyez, Mesdames, Messieurs, que le corps de l'Internat de Nancy s'est largement dévoué pendant la guerre et que près du cinquième de son effectif mobilisé a été atteint.

Cinq médailles militaires, quarante-six croix de chevalier, quatre croix d'officier de la Légion d'honneur ont été décernées aux internes et anciens internes ; huit croix de chevalier ont récompensé le courage et l'abnégation des seuls internes en exercice : quatre de nos morts ont reçu la Légion d'honneur à titre posthume; l'un d'eux a eu la médaille militaire.

Quand, après la tourmente, nos jeunes camarades eurent repris leurs études et leurs fonctions dans les divers services hospitaliers de notre Faculté, ainsi que la vie en commun à la salle de garde, ils songèrent à ceux qui n'avaient pu, comme eux, goûter la joie du retour et qui dormaient leur dernier sommeil dans le sol sacré qu'ils avaient contribué à défendre.

De cette pensée naquit l'idée d'élever à nos morts un monument qui perpétuât leur souvenir et témoignât de la grandeur de leur sacrifice.

Ces vues furent exposées lors de notre assemblée générale, la première d'après guerre, du 12 juin 1920 : un comité fut immédiatement constitué, et l'œuvre fut confiée à un sculpteur de talent, un des maîtres de notre Ecole des Beaux-Arts, M. le professeur Jules Carl.

Deux de nos camarades, MM. Vermelin et Vérain, chargés de recueillir les fonds de la souscription, s'acquittèrent de leur tâche avec un zèle inlassable qui en assura le succès.

Maintenant que la souscription est close, je remercie ceux qui y ont participé et en particulier les amis bienveillants de titre Association, de leur générosité et de leur esprit de solidarité.

Avant que tombe le voile qui cache le monument, je tiens à remercier aussi ceux qui sont venus rehausser de leur présence l'éclat que nous avons souhaité donner à l'hommage rendu à nos morts : M. le Recteur, toujours prêt à magnifier l'héroïsme des élèves de notre Université tombés au champ d'honneur ; M. le Maire H. Mengin, ami de notre hôpital, bien avant d'avoir été porté par la reconnaissance de ses concitoyens aux fonctions de premier magistrat de notre cité ; M. le médecin inspecteur Georges, directeur du Service de Santé du 20e corps d'armée, ancien interne des hôpitaux de Nancy, tout dévoué à ses camarades et à notre Association ; M. le doyen Meyer et MM. les professeurs titulaires et agrégés de notre Faculté de Médecine ; M. Krug, vice-président, et les membres de la Commission administrative des Hospices, dont les rapports avec les jeunes internes sont empreints de la plus exquise urbanité ; sœur Louise, supérieure des sœurs de l'Hôpital civil, qui a su si bien organiser les détails de notre fête, et les sœurs des services cliniques de nos divers hôpitaux : MM. les Présidents de nos associations de médecine et de pharmacie et des Sociétés savantes de notre ville; nos camarades, les anciens internes des hôpitaux de Strasbourg-Nancy ; les internes en exercice des hôpitaux de Nancy et les internes en exercice des hôpitaux de Strasbourg, venus prendre part à cette réunion ; enfin les étudiants en médecine de notre Faculté, venus en délégation avec le drapeau de la Société générale des étudiants. Tous et toutes, vous avez tenu à être présents à cette fête de la commémoration de nos morts, et à entourer leurs familles affligées, à qui nous présentons nos respectueuses sympathies.

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Le bas-relief de Jules Carl offre à nos regards une image symbolique, le Souvenir, sous les traits d'une jeune femme, au visage plein de noblesse et d'une grande douceur ; elle regarde avec émotion, mais aussi avec une certaine fierté, les noms de ceux qui ont été frappés en pleine jeunesse ou dans la vigueur de leur âge mûr, et qui sont morts d'une mort glorieuse pour la Patrie.

Ainsi exprime-t-elle nos propres sentiments de sympathie et de douloureux regrets pour nos camarades disparus, et cette fierté que nous avons de nous dire que nos morts, par leur héroïsme et leur sacrifice, ont jeté un éclat incomparable sur le corps de l'Internat de Nancy.

Nous sommes réunis devant ce monument, que je remets entre les mains de la Commission des hospices, pour célébrer la jeunesse laborieuse de ces chers morts, leur vie pleine de dévouement et toute d'honneur, leur élan le jour où la Patrie fut déclarée en danger, leur courage et leur belle humeur au milieu des combats, leur bonté pour le soldat, leur action réconfortante sur les combattants dans les moments de détresse ou dans les heures qui précédaient une attaque, leur insouciance du danger lors de la recherche des blessés dans les endroits les plus exposés au tir de l'ennemi, leur indéracinable confiance dans la victoire de nos armes, le mépris de la mort qui les guettait, soit quand ils accompagnaient les vagues d'assaut, soit quand ils accomplissaient simplement leur devoir de médecins sur le champ de bataille ou au chevet des malades.

Et j'ai la douloureuse mission de convier à cette fête du souvenir ceux qui ne sont plus, comme s'ils pouvaient, soulevant la pierre de leurs glorieuses sépultures, paraître devant nous, et je leur dis : Honneur à vous, vaillants, qui avez donné votre sang pour la Patrie !

 

Vous, Adolphe Long-Pretz, interne  de la promotion de 1901, après avoir erré à travers les mers lointaines, pendant trois années, comme médecin sanitaire maritime, vous avez cru aborder pour toujours dans cette petite ville de la Haute-Savoie, où vous avez exercé votre profession avec la plus grande distinction et le plus grand dévouement, entouré de l'estime de la population et des tendres soins d'une jeune épouse. Vous êtes parti, comme médecin aide-major de 1ère classe, avec le 230ème régiment d'infanterie. Moins de quatre semaines après, le 28 août 1914, vous étiez blessé par un éclat d'obus à l'épaule droite, à Remenoville, devant Gerbéviller, au moment où, en plein champ de bataille, vous donniez vos soins à votre colonel grièvement blessé. Cette blessure, légère en apparence, se compliquait, quelques jours après, d'un tétanos foudroyant ; envoyé immédiatement à la clinique d'un des grands chirurgiens de notre Faculté qui fit tout ce qu'il put pour vous disputer au trépas, vous avez succombé à cette terrible maladie, le 4 septembre 1914, traçant ainsi à vos camarades la voie sanglante du sacrifice suprême.

 

Vous, Paul Obellianne, interne de la promotion de 1906, aide-major de 1ère classe au 20ème bataillon de chasseurs à pied, vous avez passé de votre cher Blâmont, où, médecin praticien distingué, vous aviez conquis le cœur de tous vos malades, à ce champ de bataille de Suippes, où une balle aveugle et stupide vous ferma les yeux au moment où vous donniez vos soins à un chasseur blessé, le 14 septembre 1914.

Cette première douleur, que vous avez causée à votre pauvre mère, fut la première station du pénible calvaire qu'elle eut à gravir pendant cette horrible guerre qui lui a tué ses trois fils.

 

Vous, Charles Thiry, interne de la promotion de 1895, aide-major de 1ère classe de territoriale, médecin distingué et praticien très recherché, votre âge semblait devoir vous tenir éloigné de la guerre de tranchées, et autorisait les vôtres à conserver l'espoir de vous voir rentrer un jour dans votre foyer.

Donnant un libre cours à votre ardeur guerrière, vous avez demandé et obtenu d'être attaché à une brigade d'artillerie de la fameuse 73ème division de réserve, chargée de la défense du Bois le Prêtre. Vous étiez heureux et fier de vivre de la vie du combattant, de vous dévouer à ceux qui tenaient bon devant les attaques furieuses de l'ennemi, de vous sentir, comme les camarades plus jeunes, plus près du danger.

Une balle vous tua, dans un boyau de tranchée, où, dédaignant toute prudence, sans peur et sans reproche, marchant la tête haute, vous sembliez défier un ennemi, hélas! toujours aux aguets.

 

Et vous, Pierre Schmitt, interne en exercice de la promotion de 1912, médecin auxiliaire au 44ème bataillon de chasseurs à pied, vous avez passé presque sans transition des cliniques chirurgicales de vos maîtres, MM. les professeurs Weiss et Jacques, aux violents combats qui ont eu pour théâtre la région de Douai et pour acteurs les poilus de la division Fayolle.

Vous avez été aussi téméraire, aussi brave, aussi courageux que les plus téméraires, les plus braves, les plus courageux d'entre eux, et vous avez forcé leur admiration.

Vous avez ainsi mérité qu'un grand chef vînt attacher sur votre poitrine la médaille militaire, devant votre bataillon, en une nuit noire, tout près du front.

Et cette vie de prouesses légendaires et de dévouement absolu à vos hommes, vous l'avez poursuivie, sans un moment de défaillance, jusqu'au 9 mai 1915, jour de l'attaque et de la prise de Carency. En pleine victoire, alors qu'avec la vague d'assaut, vous alliez franchir le parapet d'une tranchée ennemie, vous avez eu le cœur traversé par une balle de mitrailleuse et vous êtes tombé sans pousser un cri.

Après ces héros frappés à mort sur le champ de bataille, en voici deux autres, que la balle meurtrière a respectés, que cependant la mort guettait au chevet de leurs malades.

 

Victor Vigneron, interne de la promotion de 1899, médecin-major de 2ème classe de réserve, vous occupiez pendant la paix une situation enviée ; aux soins d'une nombreuse clientèle s'ajoutaient d'importantes fonctions, dont, en raison de vos connaissances spéciales, vous aviez été chargé. Dans les derniers temps de la guerre, vous étiez à la tête, comme médecin chef d'une ambulance du fort de Frouard, d'un important service de maladies contagieuses; lors de l'épidémie de grippe qui sévit peu de temps avant l'armistice, terrassé par la contagion, vous êtes venu mourir à l'Hôpital Sédillot, le 9 octobre 1918.

 

Et vous, André Rohmer, interne de la promotion de 1911, chef de clinique ophtalmologique à la Faculté, aide-major de 1ère classe au 79ème régiment d'infanterie, une auréole faite de témérité, de magnifique courage, de dévouement incessant pour le soldat, vous entourait comme d'une gloire, dès les premiers jours de la guerre.

La croix de chevalier de la Légion d'honneur vous fut donnée le 2 juin 1915, après les terribles combats de l'Artois, où vous avez montré, au plus haut degré, les qualités du soldat et du médecin. Et plus tard, vous avez encore grandi votre rôle de médecin militaire en exerçant votre puissance suggestive sur les soldats de votre bataillon à qui vous enleviez, par votre parole et votre exemple, la crainte de la mort, la veille des combats meurtriers.

Mais vous avez été blessé par les gaz toxiques au début de l'année 1918, et votre santé s'en était ressentie au point que vous avez dû quitter votre cher 79ème pour un service d'ophtalmologie ; sur le Rhin, où nos armées s'étaient portées d'un élan victorieux, votre ambulance fut désaffectée et envoyée à Darmstadt, pour y recueillir les anciens prisonniers alliés malades. Médecin de l'hôpital de cette ville, vous avez contracté le typhus, auquel vous avez succombé, le 29 janvier 1919, entouré de tous les vôtres accourus à votre chevet et assistant impuissants à votre agonie. Cette épreuve n'était ni la première ni la dernière de celles qui devaient briser le cœur de votre pauvre mère, pour laquelle la destinée fut réellement trop cruelle.

 

A côté des anciens internes titulaires, dont nous venons d'honorer la mémoire, nous devons un souvenir ému à un de leurs camarades que le concours n'avait pas fait leur égal, qui cependant, en qualité de premier interne provisoire, remplit avec la plus grande distinction les fonctions d'interne à la Maternité, pendant l'année 1905-1906 : je veux parler de Jean Simonin, aide-major de 1ère classe au 167ème régiment d'infanterie. Sa mort héroïque dans le poste de secours de Seicheprey, où il fut tué d'un éclat d'obus, le 13 décembre 1914, l'a fait l'égal de nos camarades ; comme eux, il est tombé au champ d'honneur ; comme eux, il aimait ses blessés et était plein d'attentions pour eux ; comme eux, il était aimé de ses poilus.

Et si nous n'avons pas gravé son nom sur la pierre de ce monument, que le nom de Jean Simonin, petit-fils et arrière-petit-fils de grands médecins qui ont illustré le Collège royal de Chirurgie et plus tard l'Ecole de Médecine de notre ville, reste du moins gravé dans notre souvenir, comme celui d'un brave cœur et d'un cœur brave !

 

Mesdames, messieurs

 

Pardonnez-moi d'avoir, par cet hommage rendu à nos camarades morts au champ d'honneur, avivé des blessures mal cicatrisées et réveillé, en vos cœurs saignants, de cuisantes douleurs.

J'ai cédé au désir de faire revivre un instant devant vous nos chers disparus.

Qu'ils reposent en paix et dorment leur dernier sommeil dans la terre bénie de France, près des êtres qu'ils ont tant aimés !

Ils sont heureux, car ils ont accompli plus que leur devoir et ont donné leur vie pour la plus belle des causes, pour le salut et la grandeur de la Patrie.

Quant à nous, nous ne les oublierons jamais et le monument élevé en leur honneur, devant la salle de garde de l'hôpital, nous rappellera et rappellera aux internes des promotions futures le bel exemple de vertus civiques et militaires qu'ils nous ont donné.

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Discours du Dr. Georges 

Médecin inspecteur de l'armée

Directeur du service de santé du 20ème corps d'armée

 

Le président de notre Association vient de retracer la biographie générale de nos camarades, morts pour la France, au cours du long drame dont nous venons d'être tous, plus ou moins, les acteurs et les témoins.

Il m'a réservé le soin de vous dire spécialement les vertus militaires de nos chers disparus.

Dans cette pieuse tâche, l'éloquence est fâche ; elle jaillit, stimulante, empoignante, non certes des phrases que je pourrais assembler, mais des faits enregistrés par les citations décernées à nos morts.

 Ecoutez plutôt !

 

1)  Adolphe LONG-PRETZ, interne des hôpitaux de la promotion de 1901, médecin aide-major de 1ère classe de réserve au 230ème régiment d'infanterie. Blessé le 28 août 1914, au début de la bataille du Grand Couronné, soigné à Charmes puis transporté, en plein tétanos, à la clinique de M. le professeur Vautrin. Mort le 4 septembre 1914.

                                      

CITATION

Malgré un feu violent de l'ennemi, le médecin aide-major de 1ère classe de réserve Long-Pretz n'a pas hésité à s'approcher de la ligne de feu et, au moment où il soignait le lieutenant-colonel blessé, a été lui-même blessé grièvement à l'épaule par un éclat d'obus.

Chevalier de la Légion d'honneur à titre posthume.

 

2)  Paul OBELLIANE, interne des hôpitaux de la promotion de 190, médecin aide-major de 1ère classe de réserve au 20ème bataillon de chasseurs à pied.

Tué le 14 septembre 1914, au combat de Suippes.

 

CITATION

N'a cessé, depuis le début de la campagne, de soigner les blessés avec autant de dévouement que de courage. A été tué le 14 septembre, alors qu'il prodiguait des soins à un chasseur grièvement blessé.

Chevalier de la Légion d'honneur à titre posthume.

 

 3) Charles THIRY, interne des hôpitaux, de la promotion de 1895, aide-major de 1ère classe de réserve, à la brigade mixte d'artillerie de la 73ème division de réserve.

 Tué au Bois le Prêtre le 30 janvier 1915, frappé d'une balle au front.

 

CITATION

Il s'est fait remarquer et particulièrement apprécier pour son dévouement touchant de tous les instants envers les malades et les blessés.

Chevalier de la Légion d'honneur à titre posthume.

 

4) Pierre SCHMITT, interne des hôpitaux en exercice, de la promotion de 1912, médecin auxiliaire au 44ème bataillon de chasseurs à pied.

Décoré de la médaille militaire le 13 novembre 1914, par le général de Mand'huy.

Tué le 9 mai 1915, à la prise de Carency, d'une balle de mitrailleuse en plein coeur.

 

CITATION

Schmitt Pierre, médecin auxiliaire au 44ème bataillon de chasseurs à pied, a fait preuve du dévouement le plus complet depuis le début de la campagne. S'est toujours trouvé sur la ligne de feu, lorsque le bataillon était engagé, notamment dans un combat où, sous un violent feu d'infanterie et d'artillerie, il a soigné de nombreux blessés.

 

5) Victor VIGNERON, interne des hôpitaux de la promotion de 1899, médecin-major de 2ème classe de réserve, médecin chef de l'ambulance 12/12.

Mort à l'hôpital Sédillot, d'une maladie contagieuse contractée au service, le 9 octobre 1918.

Médaille d'argent des épidémies, décernée par décret du 3 octobre 1919, pour le motif suivant :

Médecin dans la vie civile comme aux armées, un modèle d'abnégation et de dévouement. S'était spécialement consacré avant la guerre, pendant une vingtaine d'années, en qualité de médecin municipal de la ville de Nancy, à la lutte contre les maladies vénériennes. Affecté au Centre de vénéréologie de la 8e armée, au moment d'une épidémie de grippe qui frappait ses malades et son personnel, s'est dépensé sans compter; a contracté, en octobre 1918, au chevet de ses infirmiers malades, une grippe grave à laquelle il a succombé.

 

 

6) André ROHMER, interne des hôpitaux de la promotion de 1911. Médecin aide-major de 1ère classe au 79e régiment d'infanterie. Chevalier de la Légion d'honneur, décoré de la croix de guerre, avec palmes et étoiles, et de la médaille d'honneur des épidémies.

Mort pour la France, à l'âge de trente et un ans, en service commandé, au lazaret de Darmstad, le 29 janvier 1919, du typhus exanthématique, contracté au chevet des prisonniers alliés rapatriés.

 

                  CITATIONS

 Ordre de l'armée (Légion d'honneur, 2 juin 1915).

A fait preuve, au soir du combat du 9 mai, de ses qualités habituelles de bravoure et d'entrain. A dirigé la relève des blessés en avant des lignes les plus avancées, au contact étroit des Allemands ; a assuré cette relève d'une façon parfaite.

S'est toujours comporté d'une façon analogue, depuis le début de la campagne. Joint aux plus belles qualités de l'officier les plus solides connaissances professionnelles.

 

Ordre de la brigade (19 mai 1917, 79ème régiment).

Médecin aide-major extrêmement dévoué et brave. A assuré, avec beaucoup de compétence son service d'évacuation du champ de bataille et, malgré de nombreuses pertes dans son personnel, a pu secourir ainsi non seulement les blessés de son bataillon, mais beaucoup des unités voisines.

 

Ordre de l'armée, deuxième citation (10ème armée, 1er mars 1919).

Médecin aide-major d'une haute valeur morale et professionnelle. A forcé l'admiration de tous par son courage, son dévouement, son sang froid, au cours des nombreux combats auxquels il a pris part, comme médecin de bataillon, pendant plus de trois ans. A succombé à une maladie très grave, contractée en soignant des malades dans un camp de prisonniers rapatriés.

 

Témoignage d'un de ses chefs (en septembre 1914).

A donné, depuis le début de la campagne, des preuves constantes du plus absolu  dévouement. Connu de tous pour son mépris du danger, sa crânerie, il n'est pas une tranchée qu'il n'ait visitée. A maintes reprises, il a pansé des blessés du régiment ou d'autres corps dans les circonstances parfois les plus critiques.

 

Ces faits comportent pour nous bien des enseignements. Ils nous commandent d'abord un nouvel hommage de gratitude et d'admiration à nos camarades, qui ont si dignement et si fièrement vécu leur destinée.

Saluons, bien bas, leur mémoire que ce monument rappellera au souvenir des générations.

Ils nous inspirent aussi un sentiment puissant de réconfort et d'espérance dans l'avenir.

Tout comme les peuples, les familles vivent de leurs morts et sont gouvernées par eux !

Pas plus que la douce France, notre Association ne saurait déchoir, alors qu'elle vient de recueillir un si pur héritage de patriotique dévouement et de parfaite abnégation !