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Laurent HENART

Ancien maire de Nancy

 

A l’occasion des cent cinquante ans de la Faculté de médecine de Nancy, j’ai l’immense honneur de préfacer cet ouvrage, une nouvelle édition dédiée aux professeurs aujourd’hui décédés qui ont contribué à faire de notre Faculté le pôle d’excellence qu’il est aujourd’hui.

 

Je remercie chaleureusement son auteur, le Professeur Bernard Legras, de m’avoir confié cet exercice et de me donner l’opportunité de rendre hommage à tous ces professeurs qui ont compté dans l’histoire de Nancy.

 

L’histoire de la médecine, intimement liée à l’histoire de Nancy, révèle une cité patriote et humaniste possédant depuis déjà longtemps une vocation universitaire. Vocation caractérisée par la renommée de ses enseignants et chercheurs, par les grands débats d’idées, initiés dès le XVIIIème, au siècle des Lumières.

 

Depuis cent cinquante ans, date du transfèrement de l’Université de Strasbourg à Nancy, l’histoire de l’enseignement de la médecine à Nancy est empreinte de la détermination et du dévouement de femmes et d’hommes engagés.

 

Le message de Jules Simon, Ministre de l’instruction publique, à l’occasion de l’inauguration de la Faculté de Médecine, le 19 novembre 1872, saluait déjà cet engagement et résonne très justement aujourd’hui encore.

 

Rappelons-en ici un extrait : « La ville de Nancy, [...] a eu, ce sera l’une de ses gloires, le mérite de l'initiative en fait de choses d’enseignement et de science. Elle a voulu avoir une Université, elle y a vu pour elle une parure et une force. Elle n’a pas marchandé les sacrifices nécessaires. Elle la possède aujourd’hui dans des conditions qu’aucune ville en France n’égale, et que plus d’une peut lui envier. [...] Je ne vois autour de moi que des hommes qui ont résolument conspirés dans ce but [...]. Honneur à cette infatigable volonté. »

 

Cette « infatigable volonté » évoquée par Jules Simon, des professeurs, chercheurs et praticiens, des étudiants, des politiques, a amené notre Faculté au rang des meilleures sur le plan national.

 

Passionnés par leurs disciplines et profondément humanistes, ces hommes et femmes ont construit les évolutions, les transformations et les innovations que nous connaissons aujourd’hui.

La Faculté de Médecine, désignée désormais par le terme de « Faculté de Médecine, Maïeutique et Métiers de la Santé », traduit une approche plus intégratrice des problématiques santé.

 

Le triptyque « enseignement, recherche, pratique » s’enrichit dans la médecine du futur de disciplines complémentaires et indispensables comme la robotique, les biotechnologies, les biomatériaux ou le traitement de l’information. L’évolution de la médecine se veut résolument multidisciplinaire.

Au-delà des bénéfices directs pour le patient, cette médecine de pointe fait rayonner tout notre territoire en contribuant largement au développement de notre ville.

 

Disposer d’un pôle santé fort et innovant, comme le nôtre, a des répercussions considérables en tant qu’enjeu stratégique et moteur du développement économique Lorrain.

 

Le Grand Est, touché particulièrement par la pandémie mondiale de Covid-19, a pris conscience ces deux dernières années, de l’importance et de la richesse de disposer d’institutions et de structures de santé solides et adaptées à nos changements sociétaux.

 

Cette pandémie aura replacé la santé au cœur des préoccupations de tous. Jamais depuis deux ans, il n’y aura eu autant de questionnements, d'interviews, de prises de parole du corps médical. Plus qu’hier, il est demandé à la médecine d’apporter des réponses et des solutions rapides à des problématiques de santé toujours plus complexes.

 

Notre pôle santé Nancéien, fort de ses cent cinquante ans d’histoire, a su démontrer sa capacité à relever des défis en multipliant les initiatives et innovations pendant cette crise sanitaire (cellule de crise des internes en médecine, formations d’urgence en réanimation par l’Hôpital virtuel, collaborations multiples pour soutenir la recherche…) et garde fièrement, depuis 2018, sa place au classement des dix meilleurs hôpitaux français.

 

L’héritage d’excellence laissé par tous ces éminents professeurs nous oblige à exceller demain en gardant notre ville pionnière dans l’enseignement et la recherche en matière de santé. De nouvelles initiatives sont d’ores et déjà engagées : depuis 2018, l’Université de Lorraine et la Faculté de médecine portent le premier projet européen de formation médicale transfrontalière. Il s'agit de développer des méthodes pédagogiques innovantes faisant appel notamment à la simulation, l’apprentissage sur robot ou le e-learning.

Fin 2018, est inauguré le campus Brabois-Santé avec le regroupement des Facultés de Médecine, Pharmacie et Odontologie. Un véritable lieu de vie et d’enseignement, moderne et répondant aux besoins des étudiants en biologie-santé.

 

L’étape suivante, le projet de reconstruction du CHU, marquera une nouvelle étape historique. Le soutien de l’Etat dès 2019, confirmé en 2021, à hauteur de 420 millions d’euros, montre combien notre territoire peut être fier de sa force hospitalo-universitaire et compter sur celle-ci pour son développement.

 

Notre territoire, grâce à ces hommes et femmes passionnés et déterminés, semble bien armé pour faire face aux défis de demain. Je ne doute pas de sa capacité à les relever.

 

 

Michel SCHMITT

Ancien Président de la CME du CHU de Nancy

 

Compagnon de route, certes dans des disciplines différentes, de Bernard Legras, j’ai aisément répondu à sa demande de préfacer le deuxième volume des cent cinquante ans de la Faculté de médecine de Nancy.

 

Consacré aux professeurs décédés, il témoigne de l’engagement permanent et opiniâtre de Bernard Legras à l’effort de mémoire que nous nous devons de fournir à un établissement qui nous a tant donné. Cette démarche est d’autant plus remarquable à une époque où malheureusement les moments officiels de commémoration de nos anciens disparaissent progressivement.

 

Nous avons connu une époque où, lors des assemblées générales d’enseignants, l’élève le plus ancien du patron décédé prononçait son éloge. Au-delà de l’enceinte où il était prononcé devant un public nombreux et attentif, il était destiné aux générations à venir. Il acceptait alors de facto de porter le poids de la discipline et d’œuvrer pour transmettre le message d’École qu’il avait lui-même reçu.

 

La parution officielle dans la presse de l’annonce du décès par les plus hautes autorités de la Faculté et du Centre Hospitalier Régional motivait la présence le jour des funérailles de la collectivité universitaire en toge auprès de la famille du défunt et des membres de sa discipline.

 

Chacun pourra mesurer l’évolution en observant les procédures actuelles et en les comparant au contenu des textes produits dans cet ouvrage.

 

Leur lecture est riche d’enseignement pour celui qui veut fixer son activité et ses objectifs dans les certitudes du passé.

 

L’histoire est le socle du présent et le ferment du futur.

 

Que Bernard Legras soit remercié de contribuer à cette démarche essentielle pour l’équilibre de notre collectivité hospitalo-universitaire.

 

Si certains s’interrogeaient sur l’intérêt de cet ouvrage qu’ils lisent, par exemple, parmi les textes consacrés aux cent quatre-vingt dix professeurs décédés et cités, l’éloge prononcé par le professeur Simon pour son Maître Hippolyte Bernheim et ils comprendront ce qu’  « École » signifie dans une discipline médicale.