` sommaire

Nutrition, diabète, obésité et maladies métaboliques

 

par G. DEBRY

les activités hospitalo-universitaires à Nancy (1975-2005)

  

NAISSANCE ET DEVELOPPEMENT DURANT 50 ANS

 

Jusqu'en 1956, la Nutrition, le Diabète, l'Obésité, les Maladies Métaboliques et la Diététique ne faisaient pas l'objet de structures spécialisées. Si le diabète pouvait être approximativement traité grâce à la découverte de l'insuline et à la mise au point d'insuline à action rapide puis après quelques années d'insuline à action lente, l'obésité et les maladies métaboliques étaient peu prises en compte en l'absence de thérapeutiques efficaces. Quant à la diététique, elle était pratiquement ignorée dans les hôpitaux.

De 1956 à 1970, les diabétiques furent soignés à la Clinique Médicale A dirigée par le Pr. Michon sous la responsabilité du Dr. puis Pr. Larcan et à la Clinique Médicale B dirigée par le Pr. Kissel sous la responsabilité du Dr. puis Pr. Debry.

En 1970, l'ancien hôpital désaffecté de l'armée américaine, situé à Dommartin-les-Toul, fut acquis par le CHU pour implanter dans cet hôpital, dénommé Hôpital Jeanne d'Arc, plusieurs Services dont le Service de Médecine Interne G chargé de la Diabétologie et des Maladies de la Nutrition. Le Pr. Debry en assura la direction de 1970 à 1994. Plusieurs Surveillantes Générales se sont succédées : Mlle Andreux de 1970 à 1972, Mlle Masson  de 1972 à 1975, Mlle Lecomte de 1976 à 2003 et depuis 2004 Mme Durain qui était infirmière du Service depuis 1970. Mme Siedlecki assure les responsabilités du Secrétariat depuis 1976.

La création du Service de Médecine G offrit enfin des possibilités d'investigations et de thérapeutiques inexistantes jusqu'alors. Il comportait en effet 100 lits répartis en chambres de 1, 3 ou 4 personnes ce qui pour les malades était plus supportable que les salles de 25 lits de l'Hôpital Central. Par ailleurs un nombre assez important de pièces permettait de développer des activités thérapeutiques et d'éducation qui ne pouvaient exister auparavant. En 1974, le Directeur du CHU ajouta au Service une aile supplémentaire de 25 lits destinés à recevoir des convalescents et située à l'autre extrémité de l'hôpital. La capacité d'accueil du Service fut donc de 125 lits. Cette augmentation d'activité du Service associée à une consultation très importante fut très difficilement soutenable car le personnel médical ne comportait qu'un Chef de Service, un Chef de Clinique et quatre Internes.  Le Pr. Debry obtint après de nombreuses plaintes auprès du Directeur Général, que cette aile supplémentaire soit supprimée en 1979.

En 2000, un secteur de 25 lits affecté aux obèses fut supprimé faute d'infirmières ramenant la capacité du service à 75 lits. L'hôpital de jour comporte 16 places de consultation. La consultation, ouverte tous les jours de la semaine reçoit environ 600 consultants par mois en 2004 dont 500 malades diabétiques, obèses ou hyperlipémiques venus pour des bilans initiaux ou de suivi. Ces consultations, en 2004, sont assurées par les Pr. Ziegler et Guerci, par le Dr. Quilliot MCU-PH ainsi que par Mmes les Dr. Got et Floriot et le Dr. Böhme, tous trois PH, par les Assistants-Chefs de Clinique, Mlles les Dr. Jelliman et Laguerre et par 9 attachés de consultation. D'autre part le Pr. Guerci suit régulièrement en consultation 30 à 40 diabétiques traités par les pompes à insuline.

Quarante cinq diabétiques présentant des troubles trophiques des membres inférieurs sont aussi examinés régulièrement par Mlle le Docteur Got. En février 2003 trois places furent réservées, deux fois par semaine, à la consultation du Service pour l'accueil d'urgence des diabétiques.

Au mois de juillet 2003 les Services de Pédiatrie du CHU situés à l'Hôpital de Brabois demandèrent au Pr. Ziegler d'assurer le suivi des enfants diabétiques. Cette activité fut confiée à Madame le Dr. Jelliman Assistant-Chef de Clinique.

En 1994, le regretté Pr. Drouin succéda au Pr. Debry et, malgré une éprouvante et longue maladie supportée avec beaucoup de courage, il assuma toutes ses fonctions de Direction de 1994 à 2002, date de son décès. En 2003 le Pr. Ziegler prit la responsabilité du Service de Médecine G. avec, comme adjoints, le Pr. Guerci, le Dr. Quilliot MCU-PH, Mlles les Dr. Got et Floriot PH et le Dr. Böhme PH.

Une collaboration étroite de 1963 à 1983 avec le Groupe de Recherches de l'INSERM créé par le Pr. Debry (1963-1965), transformé ensuite en Unité de Recherches 59 de l'INSERM (1966-1983), offrit la possibilité de réaliser des méthodes d'investigations nouvelles et d'entreprendre des recherches fondamentales et appliquées.

Après avoir vainement tenté en 1983 de faire créer par le Ministre de la Recherche, Mr. Curien, des Centres de Recherches en Nutrition Humaine comparables à ceux qui existaient déjà pour les animaux, le Pr. Debry démissionna de la Direction de l'Unité 59 de l'INSERM et décida de créer en 1984 un Centre de Nutrition Humaine hors Crédits Publics. Ce n'est qu'en 1992 que le Ministère de la Recherche créa à Clermont-Ferrand le premier Centre National de Recherches en Nutrition Humaine. Avec l'accord du Président Mainard, le Pr. Debry reprit les locaux de l'Institut Régional d'Hygiène, rue Lionnois, qui étaient inoccupés depuis la création de la nouvelle Faculté de Médecine. La réhabilitation du bâtiment fut possible grâce à l'aide de la Région Lorraine qui accepta aussi de financer la destruction de l'ancien Dispensaire Universitaire de la rue Molitor et de reconstruire un bâtiment où le Pr. Debry créa une structure d'accueil, d'hébergement et d'investigation pour étudier, chez des volontaires, les effets des nouveaux médicaments et des aliments. Cette dernière structure de recherches fut le précurseur des futurs Centres d'Investigation Clinique de l'INSERM. De nombreux stagiaires français mais surtout étrangers sont venus travailler au Service de Médecine G, à l'Unité 59 et au Centre de Nutrition Humaine provenant d'Algérie, d'Argentine, du Burkina-Faso, de la Côte d'Ivoire, du Maroc et d'Iran. Certains d'entre eux sont devenus Professeurs de Faculté en Algérie à Sidi-bel-Abbès, en Argentine à Santa-Fe, en Iran à Téhéran, au Canada à Moncton. Un Français est devenu Directeur du Département de Nutrition de Montréal. De même deux Français, venus de Tours et de Bordeaux, pendant plusieurs années au Service de Médecine G comme Assistants-Chefs de Clinique sont devenus Professeurs de Nutrition dans leurs villes respectives.

Dès 1984, le Service de Médecine G collabora avec le Centre de Nutrition Humaine. Malheureusement, celui-ci dut fermer en 1995 en raison du départ à la retraite du Pr. Debry et de l'absence de repreneur. Le personnel fut reclassé, le matériel fut donné à l'Université et la bibliothèque, la plus importante de France en Nutrition (8000 livres et 30 revues), fut confiée à la Bibliothèque de la Faculté de Médecine. Les locaux restés vides furent rénovés en 2004 puis occupés par le Secteur d'Hydrologie de l'Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments (AFFSSA) décentralisé de Paris.

Comme les Services Hospitaliers s'intéressaient de plus en plus aux études expérimentales chez les malades mais aussi chez les personnes bien portantes l'existence d'une instance capable d'étudier la validité des protocoles d'expériences ainsi que leur innocuité pour les volontaires, malades ou personnes en bonne santé se révéla indispensable. Aussi en 1981 le Pr. Debry créa le Comité d'Éthique de la Faculté de Médecine et du CHU de Nancy qu'il présida jusqu'en 1983, le Pr. Pierson devenant alors son successeur.

 

LE DIABETE

 

En 1957 le Ministère de la Santé créa les Consultations Régionales de Diabétologie. Pour la Lorraine cette consultation spécialisée fut affectée à la Clinique Médicale B. Le Pr. Kissel demanda au Dr. Debry, alors Chef de Clinique, d'en assurer le fonctionnement  de 1957 à 1970. En raison de l'augmentation rapide du nombre de diabétiques hospitalisés, la salle 16 fut réservée aux femmes diabétiques et le bâtiment Prouvé, nouvellement construit, aux hommes diabétiques. Il devint aussi rapidement nécessaire de créer en 1968 une hospitalisation de jour, la première du CHU. Ce mode d'hospitalisation fut par la suite adopté par d'autres services.

La nécessité d'un contrôle de la glycémie, parfois plusieurs fois par jour, ainsi que l'adaptation  des doses d'insuline et l'observance d'une répartition journalière des aliments, adéquate en nature et en quantité, impliquaient une collaboration étroite et permanente avec les infirmières pour l'éducation et la familiarisation des diabétiques avec leur traitement. La collaboration avec les diététiciennes était évidemment aussi indispensable pour l'éducation alimentaire. Malheureusement, au cours des années 1961-1963, malgré les démarches insistantes du Pr. Debry qui devait réaliser lui-même cette éducation auprès des diabétiques l'engagement des diététiciennes fut refusée par la Directeur des Services  Economiques du CHU..

De 1956 à 1961 les comas diabétiques, généralement hebdomadaires et nocturnes, nécessitaient que le Dr. Debry Chef de Clinique puis Professeur soit présent pour assurer le traitement sans assistance nocturne du laboratoire à cette époque. Heureusement les efforts réalisés pour la formation thérapeutique et diététique des diabétiques supprimèrent en quelques années la plupart des comas diabétiques.

Jusqu'alors le traitement du diabète ne comportait que les injections d'insuline ordinaire tri-quotidienne, ou son association avec les premières formes d'insuline retard ce qui alors permettait souvent de ne plus pratiquer qu'une seule injection par jour. Les nouvelles formes d'insuline ordinaire et retard furent utilisées au fur et à mesure de leur disponibilité.

Les premiers sulfamides hypoglycémiants, tout d'abord le glucidoral et le chlorpropamide, puis ultérieurement les autres formes pharmaceutiques mises progressivement sur le marché furent systématiquement étudiées ainsi que les différents biguanides, utilisés seuls ou en association avec les sulfamides, ce qui permit de supprimer l'insulinothérapie dans une proportion importante chez les diabétiques.

Le Service Clinique, en association avec l'unité INSERM, réalisa de nombreuses études destinées à mieux comprendre les mécanismes d'action de ces produits. Leurs effets à court terme ont été suivis avec précision grâce à la mise au point des enregistrements continus de la glycémie. Leurs effets à long terme et leurs modes d'excrétions fécale et urinaire ainsi que leurs actions secondaires, notamment les perturbations du métabolisme de l'acide lactique et de l'acide sialique ont aussi fait l'objet de plusieurs travaux expérimentaux et cliniques. Durant la même période le syndrome vasomoteur de ces substances fut étudié cliniquement et expérimentalement chez l'animal, en pharmacologie, avec le Dr. Royer. La collaboration avec Mme le Pr. Tréheux du Service de Radiologie permit de décrire de 1960 à 1962 les différentes formes de l'hyperostose frontale interne, syndrome de Morgagni-Morel, relativement fréquente chez les diabétiques.

Les diabètes instables, forme clinique particulièrement difficile à traiter, firent l'objet de plusieurs études physiopathologiques, psychologiques et thérapeutiques. L'insulino-résistance, notamment au cours de l'hémochromatose, fit aussi l'objet de plusieurs travaux. Enfin grâce à une étroite et longue collaboration de 1967 à 1977 avec le Service de Neurochirurgie du Pr. Talairach à Paris la rétinopathie diabétique put être traitée par la stéréo-gammathérapie interstitielle (implantation stéréotaxique intra-hypophysaire d'or radioactif).

En 1970 le Service de Médecine G fut ouvert à l'Hôpital Jeanne d'Arc avec comme Chef de Clinique le Dr. Drouin qui devenu Professeur Agrégé assura en 1994 la succession du Pr. Debry. En 2003 le Pr. Ziegler succéda au Pr. Drouin. 

Afin de mieux établir les doses d'insuline et leurs répartitions nycthémérales mais aussi d'assurer aux diabétiques, lors des interventions chirurgicales le meilleur équilibre glycémique possible  le service fit l'acquisition d'un des premiers pancréas artificiels. Le Pr. Debry confia au Pr. Drouin la responsabilité de cette nouvelle technique qui permit aussi de décrire les variations de la viscosité sanguine ainsi que celles de la β-thromboglobuline et du malonaldialdéhyde en fonction de la glycémie. Ils organisèrent à Nancy en 1979, le premier Congrès International concernant le Pancréas Artificiel. De même, dès leur apparition sur le marché, le Pr. Drouin introduisit au service, avec Mlle le Dr. Kolopp, les pompes à insuline portables qui permirent aux diabétiques, mal équilibrés par le traitement habituel, de programmer les doses d'insuline en fonction de leurs besoins. Cette activité, assurée depuis 1996 par le Pr. Guerci, est devenue très importante. Trente cinq diabétiques ayant reçu des pompes implantables et 280 diabétiques porteurs de pompes externes abdominales sont actuellement suivis régulièrement.

Les atteintes artérielles, fréquentes chez les diabétiques, ont nécessité la mise au point de techniques diagnostiques (fluoroscopie, épreuve d'hypoxie) et d'essais thérapeutiques utilisant les perfusions intra-artérielles continues de vaso-dilatateurs. Le regretté Dr. Pointel, Assistant du Service, décédé en 1988 au cours d'un accident d'avion, alors qu'il se rendait à un congrès, s'occupa particulièrement des perturbations de la circulation artérielle et veineuse chez les diabétiques en étudiant les débits artériels et les paramètres rhéologiques en relation avec l'équilibre glycémique grâce à l'utilisation simultanée du pancréas artificiel, de la mesure des débits artériels et de la pléthysmographie veineuse. Il poursuivit des investigations qui permirent d'évaluer la viscosité et la filtrabilité érythrocytaire chez les diabétiques traités par le pancréas artificiel. Il mit aussi en évidence la fréquence des antigènes HLA chez les diabétiques dépendant de l'insuline.

Les diabétiques et les obèses étant suivis régulièrement les dossiers médicaux devenaient si volumineux qu'il était très difficile de les consulter correctement aussi le Pr. Debry demanda, en 1968, à Jean Martin, Professeur d'Informatique, s'il était possible d'informatiser ces dossiers. Ainsi dès 1970 la réalisation de cette informatisation, l'une des premières en France, fut rapportée dans la thèse du Pr. Drouin. Elle permit d'une part un accès rapide aux données et d'autre part la possibilité d'entreprendre des études épidémiologiques ou d'évaluations thérapeutiques. Cependant comme l'informatisation nécessitait un parfait recueil des informations, elle fut un sujet de tension dans le service en raison des contraintes de temps. Elle dut  malheureusement, être arrêtée en  1976 alors que 5000 dossiers de diabétiques et 4000 dossiers d'obèses avaient été informatisés avec l'aide du Dr. Vernhes Chef de Clinique.

En 1983 le Pr. Drouin créa avec Mlle Lecomte et Mme Durain  l'Association Lorraine d'Aide aux Diabétiques (ALAD) dont le responsable actuel est Mr Romary. En 2004 cette association compte 640 inscrits. Ses activités comportent chaque année : deux réunions d'Information scientifique animées par  les Pr. Ziegler et Guerci, des réunions de Formation thérapeutique dirigées par Mlle Lecomte et Mme Durain et des réunions de Diététique assurées par Mme Langard. Enfin en 2001 des lits furent consacrés à l'hospitalisation de jour sous la dénomination de « SOS diabète ».

Le Pr. Drouin et le Pr. Zannad, cardiologue et pharmacologue, créèrent au Service de Médecine G en 1996 un Centre d'Investigation Clinique qui fut reconnu par l'INSERM. D'anciens internes ou chefs de clinique de Médecine G ouvrirent des Services de Diabétologie dans les hôpitaux de la Région : Les Dr. Louis et Petit à Metz, Dollet à Saint-Dié, Jan à Bar-le-Duc et Madame le Dr. Cloché à Remiremont.

 

LES HYPOGLYCEMIES

 

Les hypoglycémies constituent un syndrome complexe et difficile à traiter. Le Dr. Poiré du Centre Psychothérapique demanda en 1966 au Pr. Debry d'étudier avec lui, par enregistrement polygraphique, glycémique et cinématographique continu, les données électrologiques, glycémiques et comportementales constatées au cours des cures de Sakel. Cette première étude coïncida avec l'hospitalisation en Médecine B dès 1968,  puis en Médecine G, de nombreux cas de malades atteints d'hypoglycémies causées par diverses tumeurs pancréatiques et extra-pancréatiques. Les études cliniques, biologiques et anatomo-pathologiques réalisées par le Pr. Debry et les Dr. Laurent et Floquet firent l'objet de nombreuses publications et, en 1971, d'un Traité en langue anglaise.

 

LE METABOLIME DES GLUCIDES

 

L'effet du jeûne de 36 heures sur la glycémie et l'insulinémie après stimulus glucosé ainsi que, chez de jeunes hommes, la relation entre la vitesse de la vidange gastrique et la réponse insulinique à 4 aliments contenant de l'amidon ont été évalués en collaboration avec le Dr. Thouvenot du Service des Radio-Isotopes. Les rythmes ultradien, circadien, circannuel de la glycémie et de l'insulinémie ont été décrits chez les sujets sains avec le Dr. Reinberg, chronobiologiste, Il en fut de même des rythmes des doses d'insuline chez les diabétiques auto-contrôleurs. Une évaluation sur trois années a permis de décrire les rythmes des doses d'insuline délivrée par des pompes à insuline. Avec l'Unité INSERM plusieurs études ont été réalisées concernant le métabolisme de la proinsuline, de l'insuline, des substances à réactivité insulinique et du C-peptide chez l'homme sain et chez les sujets présentant un hyperinsulinisme. De même les effets de l'infusion de somatostatine sur la glycémie, l'insulinémie et la glucagonémie chez les sujets sains et diabétiques ainsi que l'influence du niveau de l'apport énergétique sur la sécrétion du GIP, du VIP et de la gastrine ont été évalués. Enfin la liaison insuline-récepteur a été mesurée à  Montréal par le Dr. Ziegler qui en fit l'objet de sa thèse de Doctorat es-Sciences en 1992.

 

L'OBESITE

 

L'obésité n'était pas réellement prise en compte par les services hospitaliers. En 1961 le traitement des obèses à la Clinique Médicale B fut très imparfait en l'absence de structures adéquates et de diététiciennes si bien que le Pr. Debry devait réaliser les enquêtes alimentaires et l'explication des régimes. En 1968 il collabora avec le Centre Diététique des Trois Épis situé près de Colmar où fut étudié l'influence du fractionnement de l'apport calorique quotidien sur la chute pondérale des obèses et sur leurs bilans azotés. Il démontra avec le Dr. Rohr, Médecin-Chef de ce Centre, qu'une alimentation modérément hypocalorique et strictement identique en nature et en apport calorique ne modifiait pas le bilan azoté mais provoquait un amaigrissement plus important quand elle était absorbée en 7 repas au lieu de 3 repas. L'influence de la teneur en glucides et en lipides de cette alimentation fractionnée sur la perte de poids fut aussi évaluée.  La thèse de Mme le Dr. Rollin-Sadoul rapporta en 1971 cette étude qui n'avait jamais encore été faite.

En raison de l'impossibilité d'obtenir une diététique appropriée au CHU le Pr. Debry obtint en 1968 l'accord de l'hôpital de Raon-l'Etape pour accueillir les malades qui avaient besoin d'une diététique hypocalorique permettant d'obtenir un amaigrissement et il en assura une visite hebdomadaire. A partir du mois de décembre 1967 la Direction du CHU accepta l'embauche de la première diététicienne et au cours des années suivantes le nombre de diététiciennes augmenta progressivement ce qui facilita beaucoup le traitement des malades.

Lorsque le Service de Médecine G fut ouvert en 1970 la consultation quotidienne des obèses devint importante. Des lits furent consacrés au bilan et au traitement de l'obésité avec pour chaque malade une enquête diététique et une explication détaillée, concrète et pratique du régime prescrit comme cela sera expliqué dans le chapitre Diététique.  En 1974, le Pr. Debry créa la cuisine pédagogique avec les diététiciennes du Service. Les patients y suivaient des cours pratiques de composition des menus et de techniques culinaires afin de réaliser à domicile une nourriture conforme à leurs besoins et créant le moins possible de difficultés familiales. En 1984 un jeu de diapositives fut réalisé pour faciliter la réalisation d'un programme d'éducation structuré puis en 1993 l'achat d'aliments en plastique facilita l'éducation des patients en offrant la possibilité d'une éducation diététique interactive la diététicienne s'efforçant de donner de plus en plus la parole aux malades. En 1982 les enquêtes alimentaires purent être informatisées puis en 1991 fut mis en place un système d'enquêtes alimentaires en réseau.

Un stage de formation ponctuelle pour les diététiciennes concernant l'éducation des diabétiques et une formation commune des infirmières et des diététiciennes afin d'uniformiser l'éducation des malades eurent lieu respectivement en 1990 et 1992. Puis en 1995 fut  organisé le dépistage des troubles du comportement alimentaire comportant depuis 2000 des groupes multidisciplinaires réunissant psychologues, diététiciennes et kinésithérapeutes. La création du Service de Réadaptation dirigé par le Dr. Xénard offrit la possibilité d'une collaboration extrêmement efficace prenant en charge les malades hospitalisés. Pendant quelques années une réunion hebdomadaire d'activité physique pour les malades de l'agglomération nancéienne et des environs fut même organisée à Nancy. 

Comme l'accord de l'hôpital de Raon-l'Étape prenait fin au cours de l'année 1970, le Pr. Debry obtint, en 1971, l'accord du Dr. Lorrain Médecin-Chef à l'Hôpital de Saint-Nicolas de Port pour qu'une quinzaine de lits de son service soient réservés aux malades suivant un traitement diététique dont les personnes obèses. Mme le Dr. Rollin-Sadoul en assuma la responsabilité associée ultérieurement à la fonction de Chef de Service à temps partiel du Service de Gériatrie de cet Hôpital jusqu'en 1979, date de son départ pour Besançon. Le Pr. Debry puis le Pr. Drouin assura une visite hebdomadaire.

Du fait de cette évolution le Pr. Debry et le Pr. Drouin réussirent à faire créer en 1976 à l'Hôpital de Vittel un Service de Nutrition de 70 lits pour accueillir les malades ayant besoin d'un traitement diététique de longue durée, notamment les obésités morbides. Le Dr. Grobotek, en fin d'Internat au Service de Médecine G, devint le Médecin-Chef de ce nouveau Service. Malheureusement pour des raisons de politique hospitalière ce Service a été récemment réduit à 27 lits dont 4 d'hospitalisation de jour.

A la demande de la Caisse Régionale de Sécurité Sociale de Strasbourg  le Pr. Debry a été chargé en 1987 d'assurer l'ouverture du nouveau Centre de Convalescence Nutritionnelle « l'Alumnat » à Scy-Chazelles près de Metz comportant 55 lits destinés aux obésités morbides, aux dénutritions et aux malades ayant subi des amputations du tube digestif. La Direction de ce Centre fut confiée au Dr. Vernhes Chef de Clinique et au Dr. Rousselle Attaché au Service de Médecine G. En 2001 le secteur d'hospitalisation pour les cures d'amaigrissement a été supprimé au Service de Médecine G et en 2002 a été créé une hospitalisation de jour.

En 2004 le Pr. Ziegler créa, avec l'aide du Grand Nancy, la Maison du Diabète et de la Nutrition, située Boulevard du 21éme Régiment d'Aviation à Nancy dont la Direction a été confiée au Dr. Böhme, PH. Il ne s'agit pas d'une structure de diagnostic ou de traitement mais d'un lieu de rencontre avec des médecins libéraux ainsi que des diététiciennes et des infirmières libérales pour les diabétiques et les obèses, suivis ou non au Service de Médecine G. Ces personnes peuvent assister à des réunions d'informations et poser toutes les questions qui les intéressent.

Les aspects scientifiques de l'obésité n'ont pas été négligés. Le Dr. Pointel en collaboration avec le Service du Pr. Streiff mis en évidence le rôle du système HLA  en tant que marqueur génétique au cours des obésités familiales. Il démontra avec Mlle le Dr. Got les effets favorables du régime hypocalorique sur la distensibilité veineuse et la filtration capillaire des obèses porteurs de varices.

En relation avec l'Unité INSERM, les modifications de la glycorégulation, du métabolisme des lipides, de la lipogenèse induites par le jeûne, par les rations quotidiennes restreintes ou normales en glucides, par l'alcool et par les triglycérides en fonction de la longueur de leur chaîne ont été étudiées chez le rat génétiquement obèse.

Avec le Centre de Nutrition Humaine il fut démontré que, chez des volontaires en bonne santé, l'ingestion de bière en quantités modérées ne modifiait pas le poids corporel lorsque l'alimentation était conforme aux besoins nutritionnels de chaque personne. Lors des pertes pondérales aiguës il fut aussi observé que des pesticides organo-chlorés étaient libérés.

Enfin le Pr. Debry scandalisé par les escroqueries du traitement de l'obésité décida de lutter contre ce danger. En effet dans le Service de Médecine G des représentants des produits et des appareillages sensés provoquer un amaigrissement, venaient, sous prétexte de visites, proposer leurs services et leurs produits aux malades. Les publicités dans la presse ou par envoi direct trompaient les obèses. Après avoir alerté la Direction Générale de la Concurrence et de la Répression des Fraudes et devant l'immobilisme des collègues nutritionnistes nationaux, il fit avec le Syndicat des Pharmaciens une démarche auprès du  Ministère de la Santé qui créa une commission dont les conclusions ne changèrent rien à la situation. Il décida alors de présenter une communication sur ce sujet à l'Académie de Médecine. Une Commission d'Étude de l'Académie fut créée pour étudier cette question. L'Académie adressa un voeu au Ministère de la Santé lui demandant fermement qu'il soit mis fin à ces pratiques. Malheureusement le silence ministériel répondit à ce voeu académique et les nutritionnistes continuèrent à ignorer les tromperies qui abusent régulièrement les obèses.

 

LES HYPERCHOLESTEROLEMIES

 

Les hypercholestérolémies, maladies fréquentes ainsi que les xanthomatoses hypercholestérolémiques familiales, ont fait l'objet d'essais thérapeutiques chez les adultes et chez les adolescents tant par la diététique que par les différents médicaments qui ont été proposés depuis 1966, notamment les inhibiteurs de l'HMG-CoA réductase. Toutefois, en l'absence de partenaires généticiens, les modes de transmission des hypercholestérolémies n'ont pu être étudiés. En collaboration avec l'Unité INSERM, diverses investigations ont concerné les rapports entre les modes de la consommation alimentaire et la cholestérolémie. Les effets réducteurs des phytostérols sur la cholestérolémie ont aussi été évalués chez l'homme.

 

LES HYPERLIPIDEMIES

 

Les hyperlipidémies, comme le diabète et l'obésité, sont des maladies qui ont été intensivement étudiées depuis 1967. Les recherches les plus importantes ont concerné la sensibilité diététique des hyperlipidémies afin d'établir un protocole d'investigation fiable. Grâce à la mise au point de régimes très précis et alternés pendant des périodes de trois semaines comportant successivement l'apport ou la suppression totale de l'alcool puis un régime riche en glucides et pauvre en lipides suivi d'un régime pauvre en glucides et riche en lipides, la sensibilité diététique spécifique des hyperlipoprotéinémies de type IV a été établie. Ces régimes alternés bien suivis ont donné chez un très grand nombre de malade des résultats très fiables. Ils ont permis de distinguer les hyperlipidémies sensibles aux glucides de celles qui sont sensibles aux lipides ou à l'alcool et d'en déduire les modalités de la thérapeutique diététique.

Dans le but de tenter d'établir la génétique des hyperlipidémies sensibles à l'alcool une étude utilisant l'alcool marqué au carbone 14 a été mise au point pour détecter rapidement les perturbations existantes chez les sujets présentant ce type d'hyperlipoprotéinémie ainsi que chez les membres de leur famille. En effet il était évidemment impossible de faire suivre par des enfants des régimes riches en alcool. Malheureusement cette recherche a du être suspendue car nous n'avons pas trouvé de partenaire généticien.

Les perturbations du métabolisme des lipides et des glucides au cours des diverses formes cliniques d'hyperlipidémies, ont été décrites chez l'homme et chez l'animal lors de nombreuses études expérimentales, réalisées en relation avec l'Unité INSERM, notamment au cours de diverses épreuves dynamiques. Des résultats comparables furent obtenus chez des rats hyperlipidémiques. Les relations entre l'hyperlipidémie génétique chez le rat obèse et l'effet de l'ingestion d'alcool ont été observées. Cette nouvelle distinction diététique a permis de décrire les différences de perturbations des métabolismes lipidique et glucidique lors des diverses formes d'hyperlipidémies de type IV associées ou non à l'obésité.

Les différences de captation des acides gras et de la synthèse des lipides par le foie ont été étudiées expérimentalement chez les rats normaux et chez les rats génétiquement hyperlipidémiques. Chez l'homme présentant une hyperliprotéinémie de type IV,  des études similaires ont concerné les modalités de la captation par le tissu adipeux des acides gras et du glucose avant et après réduction de l'hypertriglycéridémie par un traitement diététique. L'existence d'une hypertrophie des peroxisomes hépatiques au cours des hyperlipoprotéinémies de type IIa et IIb a été prouvée et les relations entre les hyperlipoprotéinémies de type IIa, IIb et IV et le systême HLA ont été décrites. Les différents médicaments proposés pour le traitement des hyperlipidémies ont fait l'objet d'études expérimentales.

 

LE METABOLISME DES LIPIDES

 

Au cours des années 1973-1977 une longue collaboration avec le laboratoire du Pr. Métais de la Faculté de Pharmacie de Strasbourg et l'Unité INSERM a permis d'étudier expérimentalement chez le chien et chez l'homme les effets des diverses fractions lipidiques, injectées par voie intra-veineuse, et notamment des triglycérides selon la longueur de leur chaîne courte et longue, paire et impaire : mode d'épuration, effets métaboliques, modifications de la coagulation sanguine. Les effets de deux diètes hyperglucidique ou hyperlipidique chez les enfants présentant une insuffisance rénale secondaire à une néphropathie chronique ont été comparés en collaboration avec le docteur André ainsi que l'évolution des taux plasmatiques des lipides chez les enfants traités en hémodialyse lors de régimes riches en glucides ou en lipides.

 

LA MALNUTRITION PROTEINO-ENERGETIQUE

 

La malnutrition protéino-énergétique a été l'objet de recherches chez les personnes âgées et dans les pays en voie de développement au cours des missions du Pr. Debry (Algérie, Argentine, Espagne, Iran, Sénégal, Turquie, Yougoslavie) en tant qu'expert de l'O.M.S. (1970-2000). Directeur Scientifique à l'O.R.S.T.O.M. de la Station de Recherches en Nutrition Humaine de Dakar, il offrit la possibilité au Dr. Ziegler de réaliser, en 1983, sa thèse de Doctorat en Médecine dans le laboratoire de l'O.R.S.T.O.M. à Dakar concernant les conséquences, chez des enfants sénégalais, de la malnutrition protéïno-énergétique sur la structure du thymus et son contenu en facteur thymique sérique.

Chez les Personnes âgées les aspects épidémiologiques et cliniques de la malnutrition ainsi que leurs besoins énergétiques ont fait l'objet de plusieurs études. Les différences des valeurs des marqueurs biologiques de la malnutrition protéino-énergétique et des taux plasmatiques des vitamines ainsi que la composition en acides gras des  phospholipides plasmatiques ont été évaluées en fonction de l'âge et de la maladie chez 104 personnes âgées bien portantes et 608 patients hospitalisés. Les taux plasmatiques de zinc et de cuivre ont été confrontés au statut nutritionnel de ces personnes âgées hospitalisées.  

 En collaboration avec l'Unité INSERM plusieurs sujets recherches ont été menées  chez le rat en état de malnutrition de longue durée :  relations entre le déficit pondéral et la réduction à long terme  de la ration protéique, influence du jeûne protéique de longue durée sur la teneur en acides aminés sanguins et musculaires, effets d'une carence protéique modérée sur la reproduction chez la rate et sur le développement des jeunes jusqu'au sevrage, sur le développement et le métabolisme du tissu adipeux ainsi que sur les enzyme hépatiques du métabolisme des médicaments.

L'influence de la malnutrition de longue durée sur le pancréas endocrine du rat ainsi que sur l'homéostasie glucidique et les concentrations pancréatiques en insuline, glucagon et somatostatine a été précisée. L'évolution du contenu pancréatique en insuline, glucagon et somatostatine des rats carencés en protéines avant ou après leur naissance a été suivie après le sevrage. La malnutrition protéïno-énergétique des rates modifie le contenu enzymatique de leur pancréas, augmente l'adaptation du pancréas endocrine des rats nouveaux-nés et induit une insulino-résistance après la réhabilitation nutritionnelle.

 

ENSEIGNEMENT DE LA NUTRITION

 

Si l'enseignement des Facultés de Médecine en France comportait bien les cours concernant le diabète, l'obésité, les hyperlipidémies et les hypercholestérolémies, la nutrition était oubliée. En 1962 après sa nomination au dernier concours du Médicat des Hôpitaux le Pr. Debry, après avoir été Professeur d'Hygiène et de Médecine Sociale, s'orienta définitivement vers la Nutrition Humaine. Il réalisa combien l'absence d'enseignement de la nutrition était une erreur médicale et sociale mais il paraissait difficile de changer les habitudes. Cependant en 1970 il créa à la Faculté de Médecine le Cours de Nutrition Humaine de DCEM3 et en 1980 il obtint de Madame Veil, Ministre de la Santé, la création obligatoire d'un Cours de Nutrition Humaine dans toutes les Facultés de Médecine. En 1972 afin de pouvoir assurer aux étudiants intéressés un enseignement approfondi de nutrition humaine il créa le Certificat d'Études Spéciales de Nutrition Humaine, de Diététique et de Diététique Thérapeutique. En raison des nombreuses demandes d'inscription de français et d'étrangers ce Certificat fut transformé en 1983 en Diplôme de Nutrition Humaine, Diététique et Diététique Thérapeutique, Cours International, avec de  nombreux Professeurs français et étrangers. Annuellement 150 puis 200 participants français et étrangers s'inscrivirent à ce Diplôme et plusieurs futurs Professeurs de Nutrition en France ont suivi cet enseignement. En 1996 le Pr. Ziegler  succéda au Pr. Debry, en retraite, et transforma ce Diplôme en Diplôme Inter-Universitaire avec le concours des Facultés de Médecine de Lyon, Strasbourg, Lille et Clermont-Ferrand. Comme il existe maintenant des Diplômes de Nutrition dans d'autres Facultés, le nombre d'inscrits a diminué. Il est de 25 en 2003-2004. En 1990 fut créé au Centre de Nutrition Humaine, les Enseignements assistés par ordinateur de Formation Permanente de Diététique Thérapeutique à l'intention des médecins praticiens. Cet enseignement comportait des sessions concernant le diabète, l'obésité, les hyperlipémies, les affections digestives et rénales. Cet enseignement fut arrêté en 1995 en raison de la fermeture du Centre de Nutrition.

 

DIETETIQUE

 

Les Diététiciennes étaient formées dans les Lycées Techniques et obtenaient donc un Brevet de Technicien Supérieur. Cependant leur nombre était insuffisant. Le Pr. Debry avec l'aide du Pr. Veillet, Responsable de L'Institut Universitaire de Technologie de Villers-les-Nancy, obtint du Ministère de l'Éducation Nationale la création en 1968 d'une Option Diététique dans les I.U.T. Il en assura la formation en Nutrition jusqu'en 1974 et fut Responsable de l'Enseignement jusqu'en 1980. Les I.U.T représentent actuellement la filière majeure de formation des Techniciens Supérieurs en Diététique.

En 1967, la diététique n'existait pas au CHU. Ce n'est qu'au mois de décembre 1967 que la première diététicienne fut engagée En 1970 une Cuisine Diététique fut créée à l'Hôpital Central en particulier pour la centralisation de l'Alimentation Entérale et pour les « spécificités » diététiques des Hôpitaux Urbains. Puis lors de l'ouverture des hôpitaux de Jeanne d'Arc (1970) et de Brabois Adultes (1971) furent créées deux cuisines diététiques pour l'alimentation orale des repas diététiques. Mme Thouvenin assura la responsabilité du Service de Diététique jusqu'en octobre 1978. Mr. Simon lui succéda en tant que faisant fonction comme l'était Mme Thouvenin puis en 1982 fut nommé officiellement Surveillant-Chef Diététicien du CHU sous la responsabilité hiérarchique du Directeur des Services  Économiques et sous la responsabilité fonctionnelle du Chef du Service de Médecine G, les Pr. Debry, puis Drouin, puis Ziegler.  Mr. Simon assure toujours cette fonction en 2004.

En 1970 le Pr. Debry créa à la Faculté de Médecine le Diplôme de Formation Permanente par Correspondance des Techniciens Supérieurs en Diététique du Nord-Est de la France dont la gestion fut assurée par Mlle Bleyer, diététicienne à l'Unité INSERM, puis il créa en 1975 le Cours National par Correspondance des Techniciens Supérieurs en Diététique remplaçant le précédent et géré de 1975 à 1986 par Mlle Bleyer puis par Mme Desalme qui assure toujours cette fonction. En 1988, le Pr. Drouin succéda au Pr. Debry et en 2002, le Pr. Ziegler succéda au Pr. Drouin. Au cours des dix premières années le nombre de diététiciens inscrits était d'environ 160 car de nombreux diététiciens ont désiré suivre cet enseignement. Actuellement ce cours est suivi que par les diététiciens récemment diplômés soit environ une cinquantaine, les anciens ayant déjà bénéficié de cet enseignement.

 

Le Service Diététique

Le Service Diététique, composé de 4 équipes (Unités diététiques), a la charge de tous les patients du CHU. Les quatre diététiciennes Cadres de ces Unités ont été nommées Surveillantes en 1994.

En 1998 les Cuisines Diététiques de l'Hôpital Central et de l'Hôpital Jeanne d'Arc furent fermées et intégrées en décembre à la Cuisine Centrale, récemment ouverte, dénommée Unité de Production Culinaire (UPC) située hors du CHU, rue Charles Welsche à Nancy. Elle dessert également, en liaison froide, les Hôpitaux de Longs Séjours, Saint-Stanislas et Saint-Julien, et ceux de Moyens Séjours, Spillman et Lay-Saint-Christophe ainsi que la Crèche Jacques Callot. En 2005, L'UPC assurera aussi les repas pour l'Hôpital d'Enfants. 

L'Unité de Production Culinaire produit et distribue l'alimentation et toutes les spécificités diététiques « per os » à tous les hôpitaux dont les cuisines ont été fermées. Cette distribution est effectuée par rotations de trois camions frigorifiques, les repas étant remis en température dans les Services. Cette cuisine assurera donc en 2005 les repas pour tout le CHU excepté l'Hôpital de Brabois adulte qui reste en liaison chaude. Il est ainsi possible maintenant de répondre toujours aux besoins diététiques de tous les malades.

Depuis 2002, suite à un nouveau texte, le Service Diététique est placé sous la responsabilité du Département de l'Activité des Soins dont Mme Gabriel est la Directrice. Ce Département comprend toutes les professions para-médicales (médico-techniques et de rééducation). Cette évolution est excellente car elle permet la prise en charge multidisciplinaire des malades et une bonne collaboration avec le corps médical.

En octobre 2002 fut créé le CLAN (Comité de Liaison pour l'Alimentation et la Nutrition). Cette structure transversale doit permettre une meilleure approche de la prise en charge nutritionnelle. Son Président en est le Pr. Ziegler, le Premier Vice-Président Mr Guepratte pour la Direction Hôtelière et Logistique, le Deuxième Vice-Président Mr Simon et le Secrétaire le Dr. Quilliot.

En 2004, soit 37 ans après l'engagement de la première diététicienne, l'effectif du service de Diététique est composé de :

- Monsieur Simon : Diététicien Cadre Supérieur de la Santé,

- Quatre Unités Diététiques encadrées par 4 Diététiciennes Cadres de Santé.

     . Hôpitaux urbains : 0,75 Cadre et 3,5 Diététiciennes.

     . Hôpital de Brabois Adultes : Un Cadre et 8 Diététiciennes.

     . Hôpital de Brabois Enfants : Un Cadre et 2,5 Diététiciennes.

     . Hôpital Jeanne d'Arc : Un Cadre et 7,2 Diététiciennes

Soit au total 25,95 ETP (Équivalent Temps Plein) représentant 31 personnes.

 

La Nutrition Entérale

Alors que les problèmes de nutrition sont actuellement évoqués, énumérés, parfois combattus et ce, depuis la création des « CLAN » (Comité de Liaison pour l'Alimentation et la Nutrition) dans les hôpitaux, la nutrition des patients et des dénutris était laissée, en 1970, « au bon vouloir » des aides-soignantes.

La Nutrition Entérale à ses débuts était préparée sur « le coin d'une table » dans les offices alimentaires, à partir des plats du jour mixés, enrichis (ou très peu, sous forme de potage du jour ou beaucoup trop avec des apports protidiques inconsidérés).

Pour remédier à cette situation inadmissible, le Pr. Debry décida de créer une Unité Centrale de Nutrition Entérale à visée transversale. Il réussit à convaincre la Direction du CHU de sa nécessité et confia à Mme le Dr. Gaconnet PH la responsabilité de cette Unité dont l'ouverture eut lieu en 1970 à l'Hôpital  Central.

Le développement progressif de la Diététique Thérapeutique permit de prendre complètement en charge les malades  et Mme le Dr. Gaconnet, malgré les difficultés, la développa avec constance et énergie. Grâce à cette action la Nutrition Entérale est actuellement bien adpatée.

 L'Administration installa progressivement l'Unité de Nutrition Entérale dans des locaux suffisamment spacieux pour configurer :

- Une cuisine diététique avec « circuit propre » : lieu de préparation des mélanges nutritifs, envoyés en flacons, adaptés à chaque patient.

- Une pièce de cellule à refroidissement rapide (1976) afin de pouvoir réfrigérer les préparations en un temps très court pour éviter les pullulations microbiennes avant la livraison dans les services.

- Un « circuit sale » avec machine à laver (1980) pour le nettoyage industriel des flacons de retour des services et des ustensiles de préparation des mélanges.

Les nutriments utilisés au début se composaient de viande et de légumes diététiques (Jacquemaire) mixés industriellement et stériles (ce qui évitait les risques bactériens), des farines en poudre (diase bébé), huile, eau, poly-vitamines, chlorure de sodium, chlorure de potassium et adjonctions, à la demande, de nutriments épaississants contre les régurgitations et les diarrhées éventuelles.

Tous les types de régime pouvaient être réalisés en fonction de la pathologie du patient (ce qui n'a jamais été égalé, à ce jour, par l'industrie). Les préparations étaient prévues pour 18 heures, conditionnées en 5 ou 6 flacons ce qui permettait de ne pas entreposer les préparations trop longtemps à l'air ambiant. Elles étaient passées au fur et à mesure des indications portées sur chaque flacon (nom du malade, date et heure). Ces flacons étaient livrés en camion frigorifique dans les Services les plus éloignés ou récupérés par les aides-soignantes pour les Services les plus proches.

Pour rôder ce système de nutrition Mme le Dr. Gaconnet choisit, au début, de travailler avec un seul Service de l'Hôpital Central soit pour 10 à 12 patients. Cependant très vite les différents Services demandèrent à pouvoir bénéficier de la Nutrition Entérale en raison du suivi systématique et quotidien des malades par un médecin nutritionniste et une diététicienne, de la qualité des préparations apportées, de la diversité des régimes, de l'adaptation des préparations aux besoins, des conseils d'utilisation et de la collaboration systématique avec les médecins du Service (prescription écrite systématique sur une feuille spécifique de Nutrition Entérale). Aussi, très rapidement, la Nutrition Entérale dut prendre en charge de 80 à 120 malades par jour. Conscientes que, lors de l'arrêt partiel ou total de la Nutrition Entérale, les repas de l'hôpital n'étaient pas toujours adaptés au patient, les diététiciennes ont dû prendre en charge la Nutrition Orale, les complémentations (fabrication uniquement artisanale à l'époque) et certains régimes particuliers. Il a fallu sensibiliser les aide-soignantes et mettre en route des feuilles de bilan calorique remplies par le service pour les malades à risque de dénutrition les plus sévères (créant ainsi des « Pré-CLAN » sans le savoir !).

- Les nutripompes disponibles en 1973 furent immédiatement utilisées par le Service de Nutrition Entérale. La substitution des nutripompes, délivrant régulièrement les nutriments, à l'administration irrégulière en « goutte à goutte » (du fait du manque de fluidité des préparations) améliora considérablement l'alimentation des malades. Cependant les quelques pompes achetées par les Chefs de Service sur leur propre budget, furent rapidement insuffisantes. Aussi la direction du CHU accorda au service de Nutrition Entérale un budget propre qui permit de créer un « pool » de nutripompes et d'en prêter une pour chaque patient.

La sortie de l'hôpital du malade posait de graves problèmes car certains patients qui ne pouvaient être alimentés que par une nutripompe n'avaient pas les moyens financiers de l'acquérir d'autant plus que ce traitement n'était pas pris en charge par la Sécurité Sociale. Cependant après une discussion avec le Directeur de la Caisse Primaire d'Assurance Maladie (CPAM) une prise en charge a été accordée en fonction des revenus des patients dans le cadre des « prestations supplémentaires ». Les nutripompes étaient louées fort cher à des prestataires. Compte-tenu de ce coût la CPAM accepta d'acheter 2, puis 5, puis 10 pompes que le Service de Nutrition Entérale gérait et prêtait  gratuitement aux patients anticipant ainsi la législation ultérieure.

 

L'ère du « tout prêt » en système clos

L'utilité du « tout prêt » en système clos a commencé au début de 1998 aussi les poches industrielles ont-elles été adoptées car elles limitaient les préparations et les risques bactériens. Du fait de l'utilisation de différents produits et éventuellement de différentes marques pour un même patient il était possible d'adapter les prescriptions aux besoins.

Deux à trois poches sont prescrites, le système de prescription systématique par un médecin nutritionniste qualifié et la surveillance quotidienne assurée par une diététicienne sont actuellement conservés. La distribution est centralisée et les poches étiquetées au nom du patient. Les jours et heures de passage sont inscrits pour éviter toute erreur. Les nutripompes sont toujours à la disposition des services.

 

L'évolution des voies d'administration

  Au début les sondes gastriques en PVC étaient dures épaisses et traumatisantes. Elles ont alors été remplacées par du silicone et du polyuréthane. Leurs diamètres ont été réduits et leur tolérance a été beaucoup améliorée. Depuis avril 1980 les gastrostomies percutanées endoscopiques (GPE) ont remplacé les gastrostomies chirurgicales. La pose réalisée sous neuroanalgésie dure dix minutes et la reprise de l'alimentation est pratiquement immédiate. Plus exceptionnellement des gastrostomies percutanées interventionnelles (GPI) sont réalisées en radiologie. Les jéjunostomies sont pratiquées lorsque les régions gastrique ou duodénale ne peuvent être utilisées. La jéjunostomie percutanée endoscopique (JPE) est une alternative à la jéjunostomie avec passage, à l'intérieur des GPE, de sondes transpyloriques pour éviter les reflux gastriques importants. Certaines sondes nasogastriques particulières migrent seules en transpyloriques sous l'effet du péristaltisme intestinal. Les endoscopistes peuvent aussi placer certaines sondes en sites duodénal ou jéjunal. Après avoir utilisé les « réinstillations » du chyme  digestif d'amont dans les cas de stomies étagées du grêle, les instillations directes à différents étages du tube digestif, suivant les possibilités d'absorption restantes, sont les techniques d'alimentation préférées actuellement.

 

La Nutrition Entérale à domicile

En 1988 seules les pharmacies hospitalières distribuaient les nutriments et les pompes sur prescription par un médecin hospitalier agréé ce qui était le cas de Mme le Dr. Gaconnet. La prise en charge était totale pour les patients atteints d'une affection de longue durée (ALD).

En octobre 2000, la législation a été modifiée. Le Service hospitalier a recours depuis à des prestataires de services extérieurs chargés de la prise en charge globale des malades (150 à 200 par jour à domicile) : livraison, surveillance 24h/24, 7 jours/7, éducation par une diététicienne, prise en charge administrative, remboursement, même sans ALD, par la Sécurité Sociale. Au départ aucune qualification n'était demandée à ces prestataires. Aussi Mme le Dr. Gaconnet a établi un cahier des charges précisant exactement le mode de suivi, les courriers et les retours d'information. Elle a donné la préférence, après différentes expériences non concluantes, à des prestataires ayant embauché des diététiciennes continuellement « sur le terrain ». En principe, seuls les médecins qualifiés en nutrition ou ayant l'expérience de la Nutrition Entérale peuvent effectuer des prescriptions médicales aux prestataires.

La Nutrition Entérale peu onéreuse est la seule nutrition artificielle à utiliser, sauf contre-indication formelle. Une expérience de plus de 15 années montre que sa technique d'utilisation est simple et facile à mettre en oeuvre. Elle a beaucoup changé depuis 1970 passant du stade artisanal au stade industriel permettant une nette amélioration de la qualité de la vie du patient.

 

ETUDES CONCERNANT LES ALIMENTS

 

Afin de pouvoir conseiller les personnes qui s'intéressent à l'alimentation ainsi que les industries alimentaires de nombreuses études furent entreprises au Centre de Nutrition Humaine  concernant la valeur nutritive des aliments et leurs effets sur la santé mais aussi des études expérimentales en laboratoire chez l'animal et des essais chez les personnes volontaires. Les aspects légaux et sanitaires des aliments, leurs qualités biologiques, leurs index glycémique, leurs éventuels effets toxiques, les interactions entre les aliments et les médicaments ont fait l'objet de nombreuses recherches. Grâce à la collaboration du Dr. Thouvenot du Service des Isotopes le marquage spécifique des constituants alimentaires permit de connaître les modalités du transit digestif, de la digestibilité des aliments ainsi que le  mode de transit digestif des comprimés et des gélules.

Les nouvelles sources de protéines alimentaires développées par l'industrie ont été particulièrement  étudiées : 

Les protéines texturées de Soja : possibilités d'utilisation, propriétés physico-chimiques, influence de la cuisson par micro-ondes sur les propriétés physico-chimiques et nutritionnelles, valeur nutritionnelle et biologique, valeur sur la récupération nutritionnelle du rat et, chez l'homme, valeur et acceptabilité en alimentation humaine,  utilisation métabolique, influence sur le bilan azoté de l'homme, comportement alimentaire des jeunes enfants vis-à-vis de ces protéines.

Les protéines texturées de Colza : la valorisation nutritionnelle du colza par le traitement hydrothermique des graines et les effet des traitements technologiques sur leur valeur nutritionnelle ainsi que sur les protéines de féverole et les protéines d'origine unicellulaire.

Le lait a fait l'objet de divers travaux chez l'homme concernant l'absorption digestive comparée du lactose et du lactose hydrolysé, celle du caséïnate de sodium et des protéines ultra-filtrées du lait ainsi que le transit gastro-caecal du yoghourt, du lait et du lait fermenté stérilisé chez le sujet absorbeur et non absorbeur de lactose. Les teneurs des minéraux contenus dans différents laits ont été déterminées ainsi que les quantités consommées par l'enfant. Une monographie dirigée par le Pr. Debry, et publiée en 2001, a rassemblé les données sur les constituants du lait, leurs biodisponibilités, leurs valeurs nutritionnelles, leurs modifications par les traitements technologiques et les relations entre le lait, ses constituants et la santé.

Plusieurs recherches réalisées chez l'adulte et l'enfant ont concerné les fibres contenues dans les aliments : consommation moyenne en France, effets métaboliques à court et long terme (réponses glycémique et insulinémique postprandiales, métabolisme lipidique, hormones gastro-intestinales, absorptions digestives et excrétions fécales).

Chez le rat ont été étudiés les effets des micro-ondes sur la valeur nutritionnelle des aliments et les effets des acides aminés soufrés sur l'activité des enzymes des microsomes hépatiques agissant sur le métabolisme des médicaments.

Les toxicités éventuelles des aliments ont été déterminées en fonction du taux dans les aliments des additifs et de certains toxiques comme l'étain et les composés organo-chlorés dont la cinétique d'élimination a été déterminée au cours de la première semaine d'allaitement maternel. Les études les plus nombreuses ont concerné les nitrosamines : Exposition professionnelle, Teneur des aliments courants en nitrosamines, Contamination des bières, Consommation moyenne de nitrosamines à partir des aliments et des boissons en France, Formation dans le tractus digestif humain, Évolution du Ph et des concentrations en nitrates et nitrites dans le suc gastrique au cours de la digestion, Effets de l'addition de nitrates au lait sur la formation des nitrosamines.

Plusieurs monographies publiées en français et en anglais par le Pr. Debry présentaient les connaissances sur la composition biochimique et les effets sur la santé de divers aliments : le Café 1987, 1994, les Édulcorants 1989, le Sucre 1996, et les relations entre les Protéines alimentaires et l'Athérosclérose 2003

 

NUTRITION SOCIALE

 

 Les modes d'alimentation des bien portants et des malades ainsi que les aspects sociaux des maladies traitées au Service Clinique furent étudiées, notamment les modalités de leurs dépistages en milieu du travail et les conséquences familiales de leurs traitements. De nombreux articles d'information nutritionnelle ont été publiés concernant les différents aliments, leurs valeurs nutritionnelles et leurs utilisations.

 

Les modes d'alimentation de la population

Les modes d'alimentation de la population peuvent être connus par les enquêtes alimentaires mais celles-ci doivent être effectuées selon des méthodologies bien précises. Les enquêtes alimentaires, leurs techniques et l'interprétation de leurs résultats ont été systématiquement étudiées.

 

- L'alimentation de l'enfant

Chez l'enfant les enquêtes ont concerné l'évolution de la consommation de protéines de 1965 à 1974 ainsi que l'alimentation spontanée des jeunes enfants âgés de 18 mois à 3 ans et demi et des enfants de 3 à 6 ans. La chronologie de la prise alimentaire chez l'enfant de 4 ans en alimentation libre, les rythmes circadien, circannuel et les autres rythmes de consommation spontanée des nutriments et des calories chez l'enfant âgé de 4 ans ont été précisés en collaboration avec le Dr. Reinberg. Sur la base des résultats d'une étude rassemblant les données actuelles de l'alimentation des enfants et des adolescents en France les recommandations souhaitables ont pu être proposées.

Une importante enquête concernant 54000 enfants a permis de décrire l'hygiène bucco-dentaire des enfants d'âge scolaire en Meurthe et Moselle

Les Groupes de Travail du Comité Français d'Éducation Sanitaire et de la Commission Nutrition-Alcoolisme, dont le Pr. Debry avait été nommé Président par le Ministre de la Santé de 1976 à 1980,  entreprirent des Campagnes d'Information du Public en Nutrition et proposèrent des Recommandations concernant l'alimentation de l'enfant et son éducation nutritionnelle. Mlle Bleyer diététicienne de l'Unité INSERM et le Pr. Debry définirent  le rôle des diététiciennes dans les cantines scolaires  de la France d'Outre-Mer et inventèrent, pour l'éducation des enfants français, un jeu de cartes semblable au jeu des sept familles, appelé « Mangez Juste ». Ce jeu apprenait aux enfants, en jouant, les principes fondamentaux de leur alimentation.

 

- L'alimentation des travailleurs

L'influence des modes de travail (travail à feux continus, mode de rotation des travailleurs soumis aux travaux de poste, rythme des trois-huit) sur les apports énergétiques, le mode d'alimentation et la prise de poids, ont fait l'objet de plusieurs enquêtes par interrogatoire qui ont aussi étudié l'alimentation des chauffeurs d'autobus urbains. Ces recherches ont été complétées par une étude des restaurants d'entreprise, par la confrontation de la pathologie des travailleurs à leurs habitudes alimentaires et par des enquêtes utilisant la méthode des pesées pour connaître le mode d'alimentation des salariés à revenus modestes. Le Pr. Debry créa le Congrès International Alimentation et Travail dont les trois premiers eurent lieu à Vittel en 1971 et 1974 et à Nancy en 1977.

 

- L'alimentation dans les hospices

L'alimentation dans les hospices a été  étudiée dans une dizaine d'hospices ainsi que la consommation d'alcool et les occupations chez les personnes âgées.

 

- Les régimes alimentaires

En collaboration avec Mr. Gueguen du Centre de Médecine Préventive plusieurs enquêtes ont permis une approche épidémiologique des régimes alimentaires personnels et médicalement prescrits. Ont été étudiés les techniques de prescription, les principaux régimes prescrits par les médecins et leurs adéquations aux maladies, les facteurs favorables et défavorables au suivi des régimes spontanés ou prescrits par les médecins et le niveau des rations énergétiques en relation avec l'effort physique quotidien.

Les habitudes alimentaires particulières telles que le Végétarisme, le Végétalisme, le Crudivorisme ont fait l'objet de recherches documentaires et d'une évaluation de leur qualité nutritionnelle.