` sommaire

 

LE PROFESSEUR THEODORE GUILLOZ, PIONNIER DE LA RADIOLOGIE DE GUERRE

Un héros discret de la bataille du Grand Couronné

 

Professeur D. REGENT

 

1 - les premières semaines de la grande guerre

 

« Attaquons, attaquons… comme la lune » ce jugement, certes un peu irrévérencieux, du général Lanrezac pour la stratégie « d'offensive à outrance » du haut commandement et en particulier du généralissime Joffre, avait valu à son auteur d'être relevé de son commandement dès le 3 septembre 1914, jour de la déclaration de guerre de l'Allemagne à la France. Malheureusement, les premières semaines du conflit, dans ce qu'il est convenu d'appeler la « bataille des frontières » confirmèrent la justesse des vues du général Lanrezac et les revers français, des Flandres à l'Alsace, furent extrêmement meurtriers puisque 25% de la totalité des pertes humaines observées durant les quatre ans de guerre sont survenues durant les seuls mois d'août et septembre 1914 , avec 27000 tués dans la seule journée du 22 août ….

 

La Lorraine et en particulier Nancy, la grande ville la plus proche frontière depuis 1874 (la ville est restée occupée jusqu'à l'apurement de la dette de guerre de 5 milliards de franc-or à la Prusse) vont être directement concernées par les combats furieux qui vont se dérouler dans la région: après le désastre de Morhange, la bataille de la « trouée de Charme » et aux portes de la ville la bataille du « Grand Couronné » qui permet, grâce au talent et à la parfaite connaissance du terrain du général de Castelnau , de fixer le front, poussant les offensives allemandes à se déplacer vers la Marne.

 

Durant cette guerre de mouvement, c'est l'artillerie lourde allemande qui a causé l'essentiel des pertes humaines, beaucoup plus que les pantalons garance ou l'absence de casques du côté français. Les « va-t-en guerre » du haut commandement qui rêvaient de charges se terminant à la baïonnette n'avaient pas imaginé que leurs troupes seraient décimées bien avant qu'elles aient pu voir les lignes ennemies. Ceci explique les mouvements de panique qui ont pu être observés dans certaines unités brutalement privées de leurs cadres. Joffre, en rendant les « méridionaux » du XVème corps responsables de l'échec de sa stratégie a créé une véritable scission durable dans le pays par l'ostracisme qu'il a déclenché vis-à-vis des hommes du « Midi ».

 

2 - l'organisation du service de santé à Nancy, au cours des 2 premiers mois du conflit

 

Durant les premiers mois de guerre, la prise en charge des blessés se fait encore sur le principe de la chaîne de relevage et d'évacuation comme le stipule le règlement de 1910. Le principe est de traiter le moins possible à l'avant et d'évacuer les blessés le plus vite et le plus loin possible vers l'arrière dans les « hôpitaux de l'intérieur » .Compte tenu des difficultés d'organisation en particulier dans cette guerre de mouvement, les résultats sont catastrophiques. Théoriquement les ambulances chirurgicales (une par division) sont équipées d'une salle d'opération et d'un appareil de radiologie .les possibilités réelles de prise en charge y sont faibles et en fait ce n'est qu'au niveau des hôpitaux d'évacuation que des soins efficaces peuvent être apportés. Mais les délais d'acheminement, notamment par trains sanitaires peuvent être de plusieurs jours

A Nancy, dès août 1914 de nombreux hôpitaux sont créés et rendus opérationnels. Ils sont désignés sous les termes de HA pour les « hôpitaux auxiliaires » qui fonctionnent sous la direction de la Croix-Rouge ou d'une association affiliée et de HC pour les hôpitaux complémentaires placés directement sous contrôle du service de santé militaire.

Les plus importants sont :

 

HA 03 Ecole professionnelle de l'Est rue des jardiniers 200 lits

HA 19 Couvent du Bon Pasteur rue de Toul 360 lits et son annexe Patronage-ouvroir du Sacré-Cœur 71 lits

Maison de la Sainte Enfance rue du Montet 62 lits.

HA 14 Ecole des Beaux-Arts avenue Boffrand 150 lits

HA 15 Jarville Collège de la Malgrange 149 lits

HA 101 Lycée Henri Poincaré 400 lits

HA107 Ecole Normale d'instituteurs Malzéville 260 lits

HA 108 Pensionnat de Santifontaine 100 lits

HA 109 Lycée de jeunes filles rue Pierre Fourrier 163 lits

Annexe Ecole Nationale forestière10 rue Girardet 124 lits

HA 110 local scolaire de la Doctrine Chrétienne 40 rue Charles III 108 lits

HA 111 Ecole Normale d'Institutrices 4 rue de Nancy, Maxéville 188 lits

Hôpital Militaire permanent de Nancy rue du sergent Blandan 612 lits

HC 25 caserne du 27 RI rue sergent Blandan 1487 lits

HC14 St Nicolas de Port 850 lits

HC 16 ; 17, 18, 20, 21, 22, 23,24 à Toul 4000 lits

Hôpital militaire permanent de Toul 700 lits

Outre l'Hôpital Central où travaille Guilloz, l'HA03 et l'HA 101 seront équipés sur le plan radiographique.

 

3 - Théodore Guilloz, un savant discret, un patriote généreux

 

Le professeur Théodore Guilloz, pionnier de la radiologie nancéienne a réalisé dès mars 1896 les premières radiographies dans cette ville, un peu moins de trois mois seulement après la publication princeps de Roentgen à l'Université de Wurzburg (28 décembre 1895). A Paris, les premières radiographies françaises ont été réalisées moins d'un mois avant Guilloz, par deux médecins des hôpitaux de Paris d'origine lorraine : Toussaint Barthélemy né à Nancy en 1850 et ayant fait ses études secondaires à Metz et Paul Marie Oudin né à Épinal en 1851. C'est, de plus, à un célébrissime nancéien d'origine, Henri Poincaré, fils d'un professeur de la faculté de médecine que ces deux médecins parisiens confient leur travail pour qu'il le présente à l'Académie des Sciences dont ce brillant mathématicien a été élu membre à l'âge de 33 ans. On voit donc l'importance de la région Lorraine dans les débuts de l'utilisation médicale diagnostique des « rayons de Roentgen ».

 

Théodore Guilloz a reçu une formation scientifique et technique de très haut-niveau (cf. encart biographie) ; il a très tôt un intérêt particulier pour l'ophtalmologie et parmi ses nombreux travaux, s'attache aux techniques de localisation des corps étrangers oculaires par radiographie. Il est aussi un ardent chercheur dans le domaine de la stéréoradiographie et de la stéréoradioscopie qui visent à obtenir un rendu de la troisième dimension de l'espace exploré. C'est très probablement à l'occasion de ces recherches qui pour certaines d'entre elles nécessitent l'emploi simultané de 2 tubes de Crookes ou de tubes de Crookes à double centre d'émission, que Théodore Guilloz et son fidèle collaborateur Emile Jacquot, se trouvent exposés à des doses importantes de radiations ionisantes qui seront à l'origine des lésions de radiodermite très sévère dont tous deux seront atteints.

 

Très tôt, Théodore Guilloz comprend l'intérêt d'une utilisation « dynamique » des rayons de Roentgen et de la coopération avec les chirurgiens. Ainsi nait à Nancy la radiologie interventionnelle puisque le 24 décembre 1896, 1 an seulement après la découverte de Roentgen, les extraits de la presse nationale ( « l'écho de Paris », « l'événement » ),rapportent qu'un officier de marine, blessé d'un coup de feu à la poitrine dans un combat au Tonkin, a profité d'un séjour familial à Saint-Mihiel pour venir consulter un chirurgien nancéien qui, grâce à l'assistance du Professeur agrégé Théodore Guilloz et de ses rayons X, a pu localiser par double projection et extraire le projectile que les interventions antérieures n'avaient pas réussi à repérer (fig. 1 et 2) . Agrégé de physique médicale à 27 ans en 1895, Théodore Guilloz est nommé chargé de cours complémentaire de clinique radiologique et fonde en 1901 le premier service de radiologie des Hôpitaux de Nancy. Il est correspondant national de l'académie de médecine depuis1905

 

A la déclaration de guerre, en août 1914, Théodore Guilloz est âgé de 46 ans ; il souffre depuis une quinzaine d'années d'une très sévère radiodermite des mains et des avant-bras, ayant déjà nécessité plusieurs amputations de doigts : il est donc dégagé de toute obligation militaire. Pour ses nombreux travaux de recherche et comme victime de la science il a reçu en 1909 la médaille d'or de la fondation Carnegie et la croix de Chevalier de la Légion d'Honneur lui a été remise par le Doyen Gross en juillet 1910.

 

Malgré ces circonstances qui lui auraient largement permis de se tenir éloigné du conflit, Théodore Guilloz se porte volontaire pour servir sa patrie et se trouve donc mobilisé comme médecin major de deuxième classe (capitaine) au service de radiologie de la place de Nancy. Comme il l'avait déjà fait par le passé, dans la vie civile, lors du développement de la technique radiographique, il recrute ses collègues scientifiques trop âgés pour être incorporés : professeurs de sciences de l'université, de l'enseignement secondaire et de l'enseignement technique, pharmaciens, garçons de laboratoire etc., pour mettre en place des laboratoires radiologiques dans certains hôpitaux militaires de la ville. Les tâches à assumer sont de tous ordres, organisationnelles, logistiques, techniques etc. ; Théodore Guilloz le doit plaider la cause de ses collègues et amis auprès de l'autorité militaire, réticente à rémunérer des personnels dont les statuts sont inexistants. Comme l'écrira plus tard son élève et successeur Georges Lamy, Théodore Guilloz supplée par son ingéniosité et son travail à l'insuffisance du matériel

 

La consommation de tubes radiogènes est très importante car il faut pratiquement un tube de Crookes par exposition, que l'on doit ensuite laisser refroidir et dont on doit éventuellement compléter le vide pour une nouvelle utilisation. Théodore Guilloz utilise ses compétences intellectuelles et techniques qui lui ont permis d'obtenir plusieurs licences de fabrication de tubes qui portent son nom (fig. 3). Il crée donc , à la faculté des sciences, une organisation de maintenance et de réparation des tube de Crookes qu'il met à disposition de l'ensemble des laboratoires radiologiques des deux régions militaires sur lesquelles il a autorité (Nancy et Epinal). Il sera nommé médecin-major de 1ère classe (commandant) fin 1915.

 

L'activité de recherche déployée par Théodore Guilloz entre 1914 et 1916, concomitamment à son travail de radiologie clinique, est impressionnante. Conscient de l'impossibilité de mettre une installation radiographique à disposition de chaque chirurgien militaire, il développe une aiguille électrique dérivée de l'aiguille de Nélaton, formée de deux conducteurs concentriques isolés qui lorsqu'ils arrivent simultanément au contact d'un corps étranger métallique ferment un circuit électrique permettant d'activer une sonnette ou d'allumer une ampoule électrique (fig. 4). Il met également au point, sur le même principe une pince électrique permettant la recherche en profondeur des corps étrangers métalliques... A ses frais il fabrique un certain nombre de ces aiguilles et pinces, et les met gracieusement à disposition des chirurgiens des hôpitaux militaires des 20 et 21èmes régions militaires. Guilloz poursuit et améliore les techniques de repérage des corps étrangers métalliques dont sont criblés les blessés du Grand Couronné soumis au pilonnage intensif des batteries à longue portée allemandes:

 

Au début de l'année 1915, Théodore Guilloz s'intéresse à un problème malheureusement d'une grande actualité qui concerne l'importante différence d'évolutivité des blessures par balles par rapport aux lésions dues à des éclats métalliques et il précise le rôle des facteurs physiques (vitesse et taille du projectile, étendue et profondeur des attritions tissulaires, irrégularités de répartition des lésions, contamination) dans cet état de fait. L'offensive allemande d'août 1914 a surpris par la puissance et la précision de son artillerie. Les prévisions du haut-commandement français qui tablaient sur l'hypothèse de 80% de blessures par balles se sont révélées totalement erronées puisque 75% des blessés sont atteints par des éclats d'obus et des shrapnels .Durant les premiers mois de la guerre, les chirurgiens des postes de secours avancés sont souvent peu qualifiés, les transports difficiles et lents. Les pertes humaines considérables , les souffrances des survivants et les polémiques nationales qu'elles suscitent aboutiront à l'avènement de la chirurgie de l'avant pratiquée par des chirurgiens qualifiés, au plus près du point de relevage des blessés et dotés de matériel radiologique, de laboratoire et d'étuves de stérilisation. Par ses travaux, Théodore Guilloz aura apporté sa contribution à cette heureuse métamorphose du service de santé en temps de guerre.

 

Enfin le bilan de l'activité du professeur Théodore Guilloz durant les années de guerre et jusqu'à son décès serait incomplet si l'on ne mentionnait pas la proposition faite en mai 2015, par ce médecin radiologue au colonel Felter commandant de l'artillerie de la place de Toul d'un dispositif de guidage du tir d'un canon de défense antiaérienne ( à partir de l'évaluation mathématique de la trajectoire d'un avion ennemi dont on examine la partie initiale depuis 2 points de référence au sol: l'affut du canon anti-aérien d'une part et une lunette d'observation éloignée , en situation élevée d'autre part ). Fidèle à son esprit scientifique, Guilloz établi un dispositif de vérification de ses hypothèses mathématiques en recourant à une modélisation sur maquette. L'accueil réservé par les artilleurs aux propositions qui leur sont faites témoigne d'un réel intérêt et confirme la capacité de Guilloz à sortir de son domaine habituel d'action pour mettre ses connaissances au service de son pays en guerre.

 

Malheureusement, la santé du professeur Théodore Guilloz allait en se dégradant durant l'année 1915 le contraignant à s'arrêter. Il devait décéder à Mézieux (Isère) le 28 mars 1916 à l'âge de 48 ans.

 

Comme beaucoup d'autres radiologues de la première heure, Théodore Guilloz eut à affronter l'indifférence et parfois l'hostilité de certains de ses confrères pour qui la radiographie n'était qu'une curiosité de laboratoire. Son successeur le professeur Lamy rapporte les propos d'un chirurgien qui avait dit à Guilloz « on n'a pas attendu vos rayons X pour savoir si un membre est fracturé et je n'ai pas besoin de vos photographies pour me rendre compte si les fractures sont bien ou mal consolidées ». Lamy déplorait en 1930 le caractère puéril de ce genre de commentaires. Pour qui a connu les débuts du scanner dans l'exploration des urgences abdominales, dans les années 80, les mêmes déclarations péremptoires de fiers-à-bras suffisants ont été maintes fois entendues, mot pour mot ….

 

4 - Au total

 

Théodore Guilloz alliait un esprit de recherche multidisciplinaire insatiable et fécond à un sens pratique évident, qualités souvent considérées à juste titre comme peu compatibles. Dès le début de la guerre, il confiait à son élève Lamy « tous les blessés devraient être de parti pris examinés aux rayons X », cette vision parfaitement exacte et si évidente à l’heure actuelle, ne pouvait bien sûr être qu'un vœu mais Guilloz et ses collègues ont fait la maximum, dans des circonstances très difficiles pour qu'il devienne réalité dans les hôpitaux de Nancy dès les deux premiers mois du conflit, lors de la bataille du Grand Couronné dans laquelle les valeureux soldats lorrains du XXéme corps se sont sacrifiés pour sauver Nancy et la France de l'invasion allemande.

Fig. 1 : repérage des corps étrangers radio-opaques par les projections selon la méthode de Guilloz

 

Fig. 2 : compas à 4 branches de Guilloz pour la recherche des corps étrangers métalliques

     

 

Fig. 3a et Fig. 3b  : tubes du Docteur Guilloz, brevetés, commercialisés par Dressler Paris. L'objectif était d'accroître la puissance pour le tube Bi-anodique et de permettre la stéréoradioscopie pour le tube à double centre d'émission. Dans les 2 cas, et surtout dans le second, l'irradiation des utilisateurs était nettement augmentée, ce qui explique, au moins en partie les radiodermites sévères dont souffrirent Théodore Guilloz et Emile Jacquot

 

 

Fig. 4 : aiguille électrique avec porte aiguille fabriqués par Guilloz et mis à disposition des chirurgiens pour aider à la localisation des fragments métalliques (éclats d'obus, balles, shrapnels..) profonds. La fermeture du circuit lorsque l'extrémité distale arrive au contact du métal permet d'allumer une ampoule ou d'actionner un vibreur sonore.

 

Tableau : la carrière du Pr Guilloz et l'évolution de la radiologie à l'Hôpital Central

 

1865 Naissance à Rougemont (Doubs).

1889-1886 Elève externe de l'Ecole nationale des Mines (cours préparatoire).

1887 Doit rentrer à Besançon pour raisons familiales et s'oriente simultanément vers la pharmacie, la médecine et la Faculté des Sciences.

1888 Externe des Hôpitaux de Besançon.

1889 Licencié ès-sciences physiques. Il est recruté cette même année comme Chef des travaux du laboratoire de physique médicale de la faculté de médecine de Nancy par le Professeur Charpentier auprès duquel il était venu valider ses examens de fin d'année.

1892 Pharmacien de 1ère classe, Paris.

1893 Docteur en Médecine Lauréat de la Faculté de Médecine de Nancy (Prix de thèse)

1895 Nommé Professeur agrégé de physique à la Faculté de Médecine de Nancy ; responsable du service de consultations d'électrodiagnostic et d'électrothérapie nouvellement créé à l'Hôpital Central ; Guilloz ajoute un laboratoire de radioscopie et radiographie dès le début 1896 Il réalise au mois de mars les premières radiographies à Nancy (moins de 3 mois après Roentgen !) et guide par les rayons X l'extraction chirurgicale d'une balle intra thoracique.

1897 Création d'une clinique complémentaire d'électrothérapie installée provisoirement dans le sous-sol du pavillon Virginie Mauvais abritant les services infantiles, puis dans celui du pavillon Léonie Bruillard-Balbâtre nouvellement construit.

1898 Le Conseil municipal de Nancy vota un crédit d'urgence de 2500 F pour adjoindre au service un équipement radiographique et créer un service municipal gratuit de radiographie ouvert aux malades des Hôpitaux et hospices mais aussi à ceux des médecins de l'assistance publique, du bureau de bienfaisance et des sociétés charitables.

1901 Le conseil de l'Université inclut la clinique d'électrothérapie et de radiologie, dans les enseignements de clinique complémentaire qu'il finance. Pourtant, en dépit de ses services et de la volonté de la Faculté de le conserver dans ses cadres, sa situation professionnelle n'était pas assurée puisque les chefferies de travaux pratiques étaient soumises à renouvellement annuel et que les fonctions d'agrégé étaient limitées dans le temps.

1901 Début des manifestations eczématiformes de la radiodermite des mains.

1904 Arrivé en fin d'exercice, Guilloz est prorogé pour trois ans puis encore en 1907 et ultérieurement. Il deviendra ainsi le plus ancien des agrégés de la Faculté et demeurera chef de travaux jusqu'à sa mort.

1906 Le ministre de l'Instruction publique lui conféra le titre de professeur adjoint, ce qui assure à Guilloz un rang universitaire et hospitalier convenable et la stabilité en attendant la vacance d'une chaire.

1908 Il est fait Chevalier de la Légion d'Honneur à l'occasion de l'Exposition Internationale de l'Est de la France organisée dans le Parc Sainte-Marie, au cours de laquelle il expose ses matériels et ses résultats.

1909 Il reçoit la médaille de la Fondation Carnegie (décernée aux victimes de la Science).

1913 La charge de cours complémentaire fondée par l'Université devient charge de cours d'Etat avec Guilloz comme titulaire.

1914 Engagé volontaire, mobilisé comme Médecin major de 2ème classe organise les laboratoires de radiologie des Hôpitaux de Nancy pendant la bataille des frontières (Morhange, trouée de Charmes, Grand Couronné).

En novembre 1914 promu médecin Major de 1ère classe, Chef des Services Radiologiques des 20ème et 21ème régions militaires (Nancy et Epinal).

1915 Nombreux travaux sur les applications de la radiologie à la prise en charge des blessés

1916 Décès à Mézieux (Isère) le 28 Mars. Le Professeur Georges Lamy prend la direction du service de Radiologie et électrothérapie de l'Hôpital central.

1930 Inauguration d'une plaque commémorative placée dans le service de radiologie centrale (Pavillon Krug)

1949 Le Docteur Marcel Antoine, radiologiste des Hôpitaux, succède au Pr Lamy ; il est « chargé de cours » à la Faculté et deviendra Maitre de conférences par intégration au corps hospitalo-universitaire créé par la loi Debré en 1963.

1966 Madame le Docteur Emilie Tréheux, Maitre de Conférence Agrégé succède au Docteur Antoine, à la tête du service de Radiologie Centrale qu'elle quitte en 1977 pour devenir Chef de Service au CHU Nancy-Brabois. Les Professeurs Bernadac et Hoeffel (radiopédiatrie) lui succèdent jusqu'à leur départ en retraite en 1994

1994 Le Professeur Jacques Roland, professeur d'Anatomie, Radiologiste des Hôpitaux, Doyen de la Faculté de Médecine devient chef du Service Central de Radiologie auquel il décide de donner le nom de Guilloz. Il fait réimplanter la plaque commémorative posée en 1930 dur la façade du pavillon Krug. Les nombreux travaux d'avant-garde développés par le Professeur Roland et son adjoint le Professeur Alain Blum feront connaître le « service Guilloz » dans le monde entier.

2003 A la retraite du Professeur Roland, le Professeur Blum devient Chef du service de « radiologie Guilloz ».

 

Lectures recommandées

 

1-Labrude P. : Théodore Guilloz (1868-1916), pharmacien et médecin, pionnier et victime de la radiologie, Revue d'histoire de la pharmacie 1997, 313:27-34

2-Roussel J. : La radiologie à Nancy, Annales médicales de Nancy - numéro spécial du centenaire de la Revue 1975

3-Morillon M., Falabregues JF : Le Service de Santé 1914-1918, 2014, Paris, Giovangeli Ed.

4-Valode Ph : La grande guerre sans les clichés, 2013, Paris ; L'Archipel Ed.

5-Le Naour J-Y : La légende noire des soldats du Midi, 2013 Paris, Vendémiaire Ed.

6-Menossi M : Le Grand Couronné, une victoire oubliée. Nancy Tourisme 05-2014

7-Menossi M : La bataille des frontières. Joffre attaque au centre 22-26 août 1914. 2013, Paris, Economica Ed.